Fabio Administrateur
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| Sujet: NC:Le gouvernement veut régler les factures Mer 3 Mar - 11:57 | |
| L’exécutif collégial prévoit d’adopter trois textes destinés à « lutter contre la vie chère », ce matin. Principales visées, la grande distribution et les banques s’inquiètent du retour des prix réglementés.
Opération pouvoir d’achat, acte 2. Après la hausse du SMG (lire en page 2) et la hausse des bas salaires en cours de négociation, le gouvernement lance, ce matin, une série de décisions relatives aux prix. Elles correspondent aux annonces faites en août, lors du discours de politique générale. Le premier des trois textes prévoit le retour d’un large système de réglementation des prix. Plus précisément, il autorise le gouvernement, par arrêté, à fixer le tarif ou la marge d’une centaine de produits de grande consommation. Cela n’était plus le cas depuis le 27 janvier 2005, et la déréglementation des prix opérée par le gouvernement Thémereau. Depuis cette date, seule une liste d’articles de base, progressivement élargie, est soumise à contrôle (*). Chose surprenante, ce texte n’a pas obtenu l’adhésion du comité consultatif des prix (**). Même l’UFC-Que choisir, qui y siège, a voté contre. « C’est la forme, précise Luce Lorenzin, de l’UFC. On perd du temps en remettant en vigueur l’économie administrée, alors qu’on aurait pu mieux cibler les produits. » De son côté, le gouvernement estime qu’il s’agit d’une « mesure d’urgence et de correction » avant une « refonte » de l’économie à moyen terme. Le second texte prévoit la même chose, mais pour les frais bancaires. Une vingtaine de prestations pourront être réglementées par le gouvernement. Les prix eux-mêmes ne sont pas précisés dans le texte présenté ce matin, des discussions étant toujours en cours avec les banques. Les élus aimeraient imposer la gratuité des frais de base, et la baisse du coût du crédit. Cette décision prolonge les travaux rendus par le président du Conseil économique et social, Robert Lamarque, fin novembre.
« On perd du temps en remettant en vigueur l’économie administrée, alors qu’on aurait pu mieux cibler les produits »
Enfin, le troisième projet de délibération concerne les fameuses « marges arrières » et, spécifiquement, les « remises de fin d’année » réalisées dans la grande distribution. Lorsqu’un supermarché achète ses produits, il paie le prix affiché, mais exige souvent une ristourne postérieure de la part du fournisseur, par exemple en fonction du volume commandé. Cette baisse du prix de revient n’est pas prise en compte dans le tarif du produit, et ne profite pas au client. Le Conseil économique et social avait étudié ces pratiques l’an dernier, et estimé qu’elles « dépendent de procédés opaques [et] tendent à se multiplier au détriment des marges avant, plus transparentes ». Il s’agira d’encadrer ces marges arrière et de renforcer les contrôles. Globalement, ces trois mesures ont des allures d’interventionnisme économique, et « elles font peur à tout le monde », affirme une source proche des milieux commerçants. Les importateurs et distributeurs, ainsi que les banques, devraient s’y opposer d’ici leur passage au Congrès. |
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