dextorsum Animateur
Messages : 4594 Date d'inscription : 29/10/2009 Age : 74 Localisation : Roma, Italia
| Sujet: REFORME ELECTORALE - L'espérance et le doute Mar 28 Jan - 8:37 | |
| Sans surprise, c’est encore la politique qui a dominé l’actualité des derniers jours en Italie. La réforme du mode de scrutin proposée par Matteo Renzi est bien sûr sous le feu des projecteurs : qui est pour, qui est contre, quelles sont les perspectives d’avenir ? Les Italiens, toujours aux prises avec les mille problèmes de la vie quotidienne - à commencer par le paiement d’impôts impopulaires comme la Tares et l’IMU – restent prudents, à mi-chemin entre l’espérance et le doute. Le 24 janvier a été indiqué par la presse comme le vendredi noir des contribuables. C’est en effet la date limite indiquée par le fisc pour payer deux "rattrapages" fiscaux, la Tares et l’IMU, relatifs à l’année 2013 : la Tares est une taxe sur les déchets qui a subi une augmentation initialement non prévue introduite à l’intérieur du décret "Salva Italia" et dont les contribuables auraient dû s’acquitter avant le 16 décembre 2013. Les avis de paiement n’étant pas tous arrivés à temps, un délai supplémentaire a été gracieusement accordé. C’est aussi le 24 janvier que les contribuables devront payer la mini-tranche de l’IMU, l’impôt municipal unique (la taxe foncière), valable pour les résidences principales dans les villes qui ont décidé d’appliquer un taux d’imposition supérieur au taux de base fixé par le gouvernement. Pour cet impôt, les Italiens n’ont reçu aucun avis de paiement : ils devaient se débrouiller pour calculer le montant à payer en appliquant une formule mise à leur disposition par les services municipaux. Ces derniers jours ont donc été marqués par des queues sans fin dans les banques et les bureaux de poste (où il était possible de présenter le formulaire magique appelé F 24 et de régler la somme due) ; quant aux centres d’assistance fiscale et aux cabinets des conseillers fiscaux, ils n’ont pas désempli. IMU, voilà sans doute le sigle le plus détesté des Italiens, un mot qui a marqué l’année 2013 tout comme le mot spread avait conditionné la vie politique de la Péninsule en 2012. Des lendemains qui chantent ? Les Italiens espèrent donc laisser derrière eux un passé peu glorieux. Ils se tournent vers un avenir encore incertain. La nouveauté du moment est représentée par l’accord entre Matteo Renzi et Silvio Berlusconi concernant le nouveau mode de scrutin à adopter. Et peu importe si Il Cavaliere est de nouveau rattrapé par les affaires judiciaires qui le poursuivent : car le Rubygate fait encore parler de lui, avec l’ouverture d’une troisième enquête dans le cadre de l’affaire qui avait défrayé la chronique en son temps et pour laquelle Silvio Berlusconi a été condamné à sept ans de prison à l'issue du procès pour abus de pouvoir et prostitution de mineure : cette fois, il s'agit de corruption de témoins (ces derniers étant également accusés de faux témoignage). Mais les relents sulfureux de l’affaire n’arrêtent pas le texte de la réforme qui repose sur l’accord passé entre le Parti démocrate et Forza Italia, qui vient de recevoir l’accord de principe du Nouveau Centre-Droit d’Angelino Alfano : présenté officiellement mercredi 22 janvier au Parlement, le texte devrait etre voté à partir du 30 janvier. En théorie, les forces qui soutiennent ce projet de réforme sont majoritaires. Cependant, le vote aura lieu à bulletin secret, avec toutes les surprises que cela peut comporter. Il s’agira d’un test extrêmement important pour Matteo Renzi qui lui permettra de mesurer le contrôle qu'il exerce sur son propre parti tout en comprenant le rôle qu’il pourra jouer pour influencer la vie politique. Car l’accord reste fragile, les critiques sont nombreuses et concernent principalement le mode de désignation des candidats dans des "listes bloquées". Autre sujet de discorde, le seuil fixé à 35% permettant de bénéficier de la prime majoritaire que certains trouvent trop bas. Les petits partis sont bien décidés à faire entendre leur voix, sans oublier l’opposition sans concession du Mouvement 5 Etoiles qui, après consultation de ses sympathisants, semble se prononcer pour un système proportionnel. Chacun fourbit ses armes, la bataille parlementaire peut donc commencer. source: www.lepetitjournal.com |
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