Né à Bari (Pouilles), Nichi Vendola est président de la région des Pouilles depuis avril 2005 et président national de la Gauche écologique. Il commence sa carrière politique très tôt en intégrant le Parti Communiste Italien dans la section de Terlizzi (Bari), puis devient journaliste pour L’Unità. En 1991 il fonde avec Armando Cossutta le Mouvement pour la Refondation Communiste qui deviendra par la suite le Parti de la Refondation Communiste (PCR). Elu à la Chambre des députés entre 1992 et 2005 il fait également partie de la Commission parlementaire Antimafia dont il devient le vice-président. En Avril 2005 il est élu président de la Région des Pouilles pour la coalition L’Unione alla presidenza della Regione Puglia.
Personnage atypique de la politique italienne, Vendola est gay, catholique, communiste et revendique un gouvernement laïc. Fondateur de l’association Arcigay et de la Ligue italienne pour la lutte contre le Sida, il est un des rares hommes politiques à assumer son homosexualité dans un pays où l’homophobie est très présente. Après la déclaration de Silvio Berlusconi en novembre 2010 "mieux vaut avoir la passion des belles femmes qu’être gay", Nichi Vendola s’est adressé au Président du Conseil par le biais d’une lettre ouverte, dans laquelle il dénonçait son machisme et son homophobie et réclamait sa démission .
Pendant ses années à la présidence de la Région des Pouilles, Nichi Vendola soutient de nombreuses initiatives culturelles telles que l’Apulia Film Commission et la Puglia Sounds. Imaginées dans le but de promouvoir l’industrie cinématographique et musicale de la région, ces deux structures culturelles ont permis la création de nombreux emplois pour de jeunes artistes locaux et nationaux. Sous la présidence de Vendola, la région des Pouilles est devenue la première région italienne dans le développement des énergies renouvelables.
Nichi Vendola a influencé plusieurs artistes de gauche. Le personnage du film de Gianluca Arcopinto Nichi (2005) est clairement inspiré de lui-même. Il est également l’objet du court métrage d’Andrea Costantino Sposerò Nichi Vendola (2010) présenté à la Mostra internazionale d’arte cinematografica di Venezia. Si Vendola est un communiste dans l’âme il s’oriente toujours plus vers le centre gauche. Cette stratégie de coalition vise un seul objectif : passer de la gauche marginale à la majorité de gauche.
Campagne pour une nouvelle Italie et projets pour la gauche
Le grand rêve de Nichi Vendola est d’unir les gauches dans une coalition qui rivaliserait avec la droite berlusconienne. Peu à peu son rêve prend forme. En 2009, en désaccord avec la politique menée par le PCR il décide de le quitter pour se lancer dans un projet d’unification de la Gauche Italienne. Il fonde ainsi le parti Sinistra e Libertà qui deviendra très vite Sinistra Ecologica e Libertà (Gauche et Liberté), coalition des partis de la gauche pour les élections européennes. Nichi Vendola en est élu président le 20 octobre 2010 lors du premier Congrès de la Gauche Ecologique et Liberté. Lors des élections régionales de 2010, Nichi Vendola est réélu président de la région des pouilles. Avec Pierluigi Bersani (secrétaire général du Parti démocratique) et Antonio Di Pietro (président de l’Italie des Valeurs) ils forment une coalition depuis décembre 2010 en vue des élections primaires. Le concept à la base de cette coalition est de donner du poids à un centre gauche qui pourrait déstabiliser durablement la droite du PdL et en être un adversaire de taille aux prochaines élections. Pour populariser les idées de cette nouvelle gauche italienne dans un pays où celle-ci est présentée depuis des années comme dangereuse, Nichi Vendola met en place dès mars 2010 "La Fabbrica di Nichi" (l’Usine de Nichi) qui se développe d’abord dans les Pouilles puis pullule dans toute l’Italie. Ce système de plateforme participative pour tous les citoyens intéressés au changement politique pour leur pays rencontre très vite un certain succès.
Démocratie participative à travers la Fabbrica di Nichi
La Fabbrica di Nichi permet à de jeunes volontaires venant de toute l’Italie de partager leurs idées, et de promouvoir leurs projets culturels et le développement du territoire grâce à Internet. L’idée principale de ce système est que les citoyens doivent pouvoir défendre leur région et son patrimoine. La Fabbrica di Nichi rencontre rapidement un grand succès, et s’étend peu à peu à toute l’Italie. Cette organisation s’est même développée à l’étranger comme en Espagne (Madrid), en Grèce (Athènes) ou encore en Roumanie. La charte de cette organisation qui vise à créer une Italie meilleure prône des valeurs comme la liberté et la participation, l’égalité, la justice sociale, la non-violence ou encore la solidarité. Elle propose à travers la collaboration entre les citoyens italiens de renouveler les pratiques politiques. Les différentes structures qui émergent dans chaque ville du pays offrent un espace de rencontre pour que chacun puisse partager ses idées. Cette idée de participation collective à la création d’un projet politique semble se populariser. Il faudra attendre cependant avril 2011 pour en mesurer l’efficacité.