Alors que les bacheliers français attendent les résultats, 2.600 lycéens italiens se sont ajoutés à eux en se présentant à l’Esabac, le double diplôme franco-italien qui permet l’obtention du baccalauréat français en même temps que l’Esame di Stato italien. Une garantie pour eux de pouvoir étudier en France comme n’importe quel bachelier. Un plus intellectuel et culturel qui attire toujours davantage d’Italiens depuis sa création en 2009. La presse italienne est d’ailleurs unanime ; un projet qui a de l’avenir.
Toujours plus de bacheliers italiens
Cette année encore, l’EsaBac a fait des émules. Ce double diplôme Baccalauréat-Esame di Stato en est à sa quatrième année d’existence; et le succès ne cesse de se confirmer. Pas moins de 122 établissements italiens ont présenté des candidats aux épreuves du baccalauréat. Cela représente près de 2.600 élèves. C’est deux fois plus par rapport à l’année dernière puisqu’en 2013, 50 lycées italiens avaient présenté 1.294 élèves.
Le développement des classes dites EsaBac dans les lycées italiens est impressionnant. Sur l’ensemble de la Péninsule, il s’est accru de 600 % depuis la création de la première classe en 2009. Concernant le nombre d’établissements, il est passé de 40 la première année, à 280 pour l’année scolaire 2015-2016. Lors de la session 2016 d’EsaBac, plus de 6.000 élèves seront concernés par ce double-diplôme franco-italien.
Dans l’attente des résultats de la session 2014 d’EsaBac, Claudine Pion, attachée de coopération pour le français en Lombardie, Piémont, Vallée d’Aoste et Ligurie espère qu’ils seront au moins aussi bon que l’année dernière. Depuis la première promotion en 2011, au moins 90 % des élèves ont obtenu leur double diplôme. En 2013, ils étaient 1.294 élèves italiens inscrits au baccalauréat. 1.162 ont été reçus dont 12,6 % avec la mention très bien.
EsaBac, et après ?
EsaBac, c’est avant tout un accord entre Paris et Rome signé en 2009 afin de mettre en valeur les liens historiques et culturels entre la France et l’Italie. Accessible à tous les élèves des lycées classiques, scientifiques et linguistiques, le double-diplôme devrait s’étendre aux instituts techniques.
Pour les lycéens italiens qui choisissent de le passer, cela signifie que la langue française prend une place importante dans leur cursus. Les cours d’histoire sont dispensés dans la langue de Molière et suivent un programme commun entre la France et l’Italie. La Révolution Française a donc autant d’importance que le Risorgimento. L’histoire prend alors une dimension européenne.
L’histoire, avec l’apprentissage de la langue française, constitue la pierre angulaire de l’EsaBac. Pour preuve, l’Institut français Italia organisait cette année encore un concours de fiction historique. Les participants devaient composer sur le thème Guerre et Paix : de Valmy à Vittorio Veneto. Le jury a décortiqué près de 70 textes historico-littéraires. Une cérémonie de remise de prix s’est déroulée le 3 juin dernier au Palazzo Farnese de Rome, siège de l’Ambassade de France. 17 lauréats venus de toutes l’Italie ont reçu leur diplôme et les trois premiers se sont vus offrir un voyage en France cet été.
Quoi qu’il en soit, les lauréats italiens de l’EsaBac et donc du Baccalauréat bénéficient du même accès direct aux universités et grandes écoles françaises. Ils peuvent ainsi s’y inscrire sans avoir à passer un concours spécifique ou par un programme d’études à l’étranger comme Erasmus. En somme, ils sont considérés comme n’importe quel autre bachelier français et dépendent directement de l’académie de Nice une fois leur diplôme en poche. L’année dernière, ce sont 12 % des lauréats italiens qui sont allés gonfler directement les rangs des universités françaises. Un chiffre en perpétuelle évolution qui ne reflète qu’une partie des étudiants italiens en France qui attendent généralement le Master avant de voguer vers l’enseignement supérieur français.
Quand la presse italienne s'intéresse à l'EsaBac
A première vue, l’EsaBac est une réalité encore peu connue en Italie malgré son développement rapide en quatre promotions. Mais les lignes bougent. La presse nationale s’intéresse de près à ce double-diplôme.
C’est le cas de la RAI qui en a réalisé un reportage en Italie. Un film qui montre les avantages du dispositif pour les étudiants italiens. La France étant le deuxième partenaire économique de l’Italie, l’obtention du baccalauréat français est une opportunité pour les jeunes Italiens selon la télévision publique italienne.
La presse écrite nationale s’est, elle aussi emparée du sujet. Du Corriere della Sera à La Stampa, en passant par des journaux on-line, l'EsaBac a reçu un écho non négligeable. Une preuve que cet accord franco-italien a de l’avenir devant lui.
Il faut dire que l’ambassade et les consulats relaient et communiquent sur le sujet. De plus, cinq attachés de coopération pour le français interviennent sur tout le territoire italien afin de faire connaître le projet. Ils sont en relation étroite avec les institutions italiennes afin d’accroitre le nombre d’établissements d’année en année.
Lepetitjournal.com