L'année 2014 signe la 97è édition du Giro d'Italia. Partis de Belfast en Irlande le 9 mai dernier, les cyclistes ont parcouru 3.445,4 kilomètres à vélo, sur 21 étapes. Hier, dimanche 2 juin, la dernière étape de 172 km entre Gemona di Friuli et Trieste a clôturé 23 jours de course effrénée entre pics, cols et plateaux. Revenons sur les moments forts du Giro 2014, remporté par le colombien Quitana.
Quintana, le favori depuis le début
Avril 2014, la grande question est "Quintana participera-t-il au Giro ?". Le cycliste colombien membre de l'équipe Movistar, est un farouche compétiteur qui surprendra tout au long de la course. Favori au départ, il restera très discret pendant les premières étapes. C'est au cours d'une 16è étape dantesque que le colombien met le paquet. Une étape de montagne très attendue de 139 kilomètres entre Ponte di Legno et Val Martello (Martelltal). Le temps pluvieux et neigeux n'a pas joué en faveur du cycliste. Mais après la 2è ascension, à la Cima Possi du Stelvio (à 2.758 mètres), le colombien bluffe tout le monde. Lui, l'espagnol Izagirre, les deux français Rolland et Sicard, le canadien Hesjedal et l'Italien Rabottini faussent compagnie au peloton du maillot rose où se trouve le leader colombien Uran. Quintana prendra la tête de la course et gagnera l’étape en solitaire. Les écarts entre le colombien et ses adversaires sont colossaux. Quintana avait promis un coup de force, on peut dire qu'il a tenu parole.
A deux jours de l'arrivée à Trieste, tout le monde le voit déjà comme le grand gagnant de ce Giro 2014. Et ils ont raison. Hier, le colombien a remporté le Tour d'Italie 2014.
Bouhanni, le meilleur sprinteur
La première vraie victoire française nous est offerte par Nacer Bouhanni. Le sprinteur français s'offre un véritable exploit à la quatrième étape du Tour qui sépare Giovanazzo de Bari de 112 kilomètres. Aucune difficulté en termes de relief, mais l'étape a été des plus intéressantes. La pluie, les mouvements de protestation de certains coureurs et les diverses chutes n'ont pas facilité le déroulement de la course. C'est sur les 20 derniers kilomètres que Bouhanni domine 10 adversaires sur un sprint effréné. Malgré la remontée impressionnante du milanais Giacomo Nizzolo, la victoire est en poche pour le Français qui s'empare du maillot rouge du meilleur sprinteur.
Il sera par la suite victorieux à Foligno (septième étape), puis à Salsomaggiore Terme (dixième étape). A 23 ans à peine, le jeune homme devient le cinquième Français à tripler la mise sur une même édition du Tour d'Italie. Il confirme son potentiel en gagnant le sprint final de la 21è étape.
Rolland, le grimpeur français de ce Tour
Autre Français à défrayer la chronique: Pierre Rolland. Le "grimpeur" français de cette 97è édition n'a eu de cesse d'impressionner son équipe Europcar. 15è et 19è durant le premier week-end montagneux et 14è à Oropa sur la 14ème étape, le français récupère peu à peu du terrain. Il passe quatrième à la 15è étape du plan di Montecampione, puis troisième au Val Martello sur la 16è étape. Lors de la 18è étape, Rolland est le seul à tenter réellement sa chance dans la course. Il perdra finalement de 6 secondes derrière l'italien Aru. Mais la progression est belle. Le Français restera malheureusement en quatrième position à la 19è étape de ce Giro 2014, le colombien Quintana ayant encore une fois montré sa supériorité lors des ascensions.
Aru, l'Italien titille les grands
L'italien Fabio Aru signe sa première victoire professionnelle sur la 15è étape du Tour. L'étape longue de 225 kilomètres n'a pas été tache facile pour l'Italien. C'est sur les 20 derniers kilomètres qu'Aru devance ses adversaires. Son ascension phénoménale, le place premier au classement pour cette étape. Il devance même le grand colombien Uran, maillot rose pour ces 225 kilomètres. Lui qui semblait invincible sur les étapes précédentes, Aru, 23 ans, lui a bien prouvé le contraire.
L'impulsif Pirazzi
L'Italien de 27 ans, meilleur grimpeur du Giro 2013 s'impose à Vittorio Veneto pendant la 17è étape, une ascension compliquée et épuisante. La victoire s'est jouée au Muro del Poggio. Cinq hommes au coude à coude se disputent les 15 derniers kilomètres. Pirazzi est accompagné des Belges Tim Wellens et Thomas De Gendt, de l'Italien Matteo Montaguti et de l'Australien Jay McCarthy. Mais Pirazzi confirme encore une fois son statut de grimpeur et remporte une des plus belles victoires de sa carrière. Petit bémol pour le geste peu glorieux qu'a eu l'italien en passant la ligne d'arrivée : "un bras d'honneur en direction de ce qui ont critiqué sa manière de courir".
Une 20ème étape décisive, mais un résultat faussé
La 20è étape est bien connue des cyclistes. 167 kilomètres de course et un passage décisif au Monte Zoncolan. Le Zoncolan représente 10.1km de montée avec des côtes parfois à 22% : le challenge était de taille pour des cyclistes qui étaient dans la course depuis 23 jours.
Le résultat de cette 20è étape a été quelques peu faussé. En pleine ascension, l'Italien Francesco Bongiorno colle la roue de l'Australien Michael Rogers. La ligne d'arrivée est toute proche, quand un spectateur donne une poussée dans le dos au cycliste pour tenter de l'aider. Bongiorno contraint de mettre un pied à terre pour ne pas chuter voit Rogers filer tout droit en direction de la victoire. Quelques peu dépité, l'Italien se fera même dépassé pour Pelizotti et finira troisième de cette étape du Zoncolan à 49 secondes de Rogers. Une victoire un peu faussée, qui risque sûrement de faire parler un petit moment.
Les parades de la 21è étape
Les cyclistes le savent bien, cette dernière étape est loin d'être la plus dure. Les 172 kilomètres qui rejoignent Gemona di Friuli à Trieste sont relativement plats et servent plus de haie d'honneur au gagnant. Aucun étonnement quand au grand gagnant de ce Giro d'Italia 2014, Quintana le colombien a bien mérité son titre de vainqueur. Pendant cette 21è épreuve, Quintana reste bien au chaud dans le peloton de tête, certain -au vu du classement- de gagner ce Giro.
Le sprint final a tout de même apporté une petite dose de frisson pour cette dernière étape. Dominé pendant la course par Luka Mezgec, le Français Bouhanni presse le pas dans un sublime sprint final et l'emporte. Le vosgien d'origine est bien le meilleur sprinteur de ce Giro 2014.
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