Migaso est un croisé de cultures. Une vie en France, des parents italiens, une jeunesse qui le destinait au calcio. Finalement, le jeune homme sort aujourd’hui son deuxième album. L’occasion de le rencontrer, pour parler de Luminescenza, son nouveau disque, de sa musique et de ses projets futurs.
Du football à la musique
Migaso, de son vrai nom Antoine Martino, né en 1978, est originaire d’Aubervilliers. Ses deux parents étant italiens, il grandit au son du Folklore calabrais, mais reçoit une éducation française. "Quand on était à la maison, on parlait français, quand les esprits s’échauffaient on parlait un peu italien, et on finissait toujours par s’engueuler en calabrais !", s’amuse-t-il.
Cet aspirant footballeur professionnel, qui a fait ses classes aux Girondins de bordeaux puis à la Juventus de Turin, n’a découvert la musique qu’assez tard. A 19 ans, après une blessure qui l’empêche de revenir sur le terrain, Migaso rencontre Franck, un jeune prodige de 15 ans. "C’est à ce moment-là que je me suis vraiment mis à la musique, j’ai passé beaucoup de temps avec lui. Jusqu’à 25 ans, je ne me suis jamais dit que je vivrais de la musique. Au début, c’était vraiment pour faire de la musique avec des gens, des sessions Jam qui duraient des heures entières, juste pour le plaisir de faire un solo !"
Pourtant, le premier album du jeune homme, intitulé Migasolandia, sort en 2008. Un mélange de tous les genres, une voix qui chante en italien. C’est donc un mélange de cultures et des genres, au point que certains voient sa musique comme du rock italien venu de France.
Aujourd’hui, Migaso sort son deuxième album, Luminescenza, accompagné des briganti, les musiciens du groupe. Composé de Mathieu Lesenechal (clavier), de Nicolas Borg (guitare basse) et de Benjamin Corbeil (batterie), le groupe est en perpétuel mutation. Ses évolutions, Migaso les voit avec philosophie. "Un groupe, c’est comme une histoire d’amour. Ça peut être fusionnel et un jour ça ne va plus, on se sert la main et on se dit au revoir, en se souhaitant bon courage. Les gars avec qui je joue ce soir, je les ai rencontrés en écumant les soirées jam session à Paris."
Une étiquette d’ambassadeur qui colle à la peau
Son deuxième album, il le définit comme beaucoup plus rock, avec beaucoup plus de cohésion que dans le premier. C’est un album pensé, travaillé. "Je savais exactement quel son je voulais, avec qui je voulais travailler. Plutôt qu’un studio d’enregistrement tout confort, j’ai cherché un tout petit studio, mais qui avait une vraie culture. J’ai fait trois mois de studio, trois mois de souffrance".
Quand on demande à Migaso de définir sa musique, on comprend tout de suite qu’il est dur de la mettre dans une case. "En France, on dit qu’elle est exotique, fraîche. Mais pour moi, c’est un laboratoire qui me suit en fonction de mon évolution. Ma musique s’inspire de ce que je vis, elle est ce que je suis". Il suffit de voir la diversité de ses influences musicales, d’Hendrix à Skrillex, en passant par les grands noms du rock italien.
De par cette passion pour l’Italie et sa langue, beaucoup voient Migaso comme un ambassadeur de la culture italienne en France. Une pression pour le jeune homme, qui refuse ce qualificatif, porteur d’une trop lourde responsabilité. Lui se définit plutôt comme médiateur de la langue italienne, essayant surtout de "faire de la diversité culturelle".
La scène, point de départ du Rock’n’Roll
Mais Migaso, c’est avant tout une présence, et du live. Quand on lui demande quels sont ses futurs projets, la réponse est sans appel : "J’aimerais avant tout tourner, faire de la scène. Trop d’artistes négligent la scène. Mais moi j’adore ça, sans live il n’y a pas de Rock’n’Roll !".
Et à le voir, on sait qu’il ne ment pas. Après une reconnaissance en France et en Italie, sur les scènes de Milan et de Paris, Migaso se fait plaisir, et ravit tous ceux présents au Circolo degli artisti. En ce 5 février pluvieux, c’est sans doute sur scène qu’il fait le plus chaud. Migaso et ses acolytes se démènent sur Inferno, font crier les guitares sur La Canzone di Leo. Une prestation électrique qui durera une heure, pour le bonheur de tous les spectateurs.
En matière de projets, Migaso a plus d’une corde à son arc. La scène, bien sûr, avec un prochain évènement à la Guiness Tavern parisienne, mais aussi le début d’un troisième album, la réalisation de clips, … C’est d’ailleurs lui qui a signé la vidéo d’Inferno, tournée dans la prison de Corbeille-Essonne, avec l'accord du ministère de la Justice. Une expérience dont l’artiste se souviendra : "Au début, tu te dis que c’est un clip comme les autres, que tu vas passer du bon temps avec l’équipe de tournage. Et une fois que tu arrives et que l’on t’enferme, c’est vraiment une sensation particulière. Ça m’a aidé à rentrer dans mon personnage !".
source: Lepetitjournal.com