Depuis vendredi, l’Italie est touchée du nord au sud par de violentes intempéries. Des pluies diluviennes frappent le centre et le sud du pays, provoquant des crues dans différentes régions. Le Tibre a débordé à Rome provoquant des inondations dans les quartiers nord ainsi que sur le littoral. L’Arno a, lui aussi vu son niveau monter dangereusement en Toscane. Dimanche, les pluies se sont déplacées dans le sud du pays et en Sicile causant la mort de trois personnes dans la région de Syracuse. Le nord n’est pas épargné puisque des chutes de neiges importantes ont bloqué le transit des trains et forcé les autorités à fermer les cols.
Rome sous les eaux
L’image que les Romains retiendront des intempéries est sans doute celle du Ponte Milvio, situé au nord de la ville que le Tibre était prêt à submerger. La ville était encore hier en état d’alerte même si le niveau du fleuve a cessé de monter. Dans le quartier de Prima Porta, des zones entières ont été inondées transformant les rues en cours d’eau. On relevait encore 1 à 2 mètres d’eau samedi.
Dans le Latium, les précipitations torrentielles qui s’abattent depuis 3 jours ont généré plus de 5.000 appels vers les pompiers qui ont pratiqué 500 interventions rien que dans la journée de vendredi. De nombreuses routes et autoroutes ont été inondées sur le littoral méditerranéen, notamment à Ostia ou à Fiumicino, perturbant ainsi l’accès à l’aéroport. Dimanche, l’armée a été envoyée afin de gérer la situation.
Le pape François a tenu à témoigner de sa solidarité. Il a même téléphoné à un prêtre du nord de la capitale italienne pour "assurer tous les fidèles de sa proximité". Un message relayé sur le compte Twitter du Saint-Siège. De son côté, Ignazio Marino, le maire de Rome a essuyé des critiques quant à l’incapacité de la municipalité d’éviter le chaos dans les transports en commun. La ligne B du métro est resté bloquée, après un dysfonctionnement dû aux crues. Il annonçait la mise en place d’une cellule de crise dès samedi. Il a cependant exclu la fermeture de toutes les écoles de la ville lundi considérant qu’une bonne partie d’entre elles n’était pas sous les eaux.
3 morts en Sicile
En Toscane, c’est essentiellement la région de Pise qui a été le plus touchée. De nombreuses écoles, dont celles du centre de la ville ont été fermées vendredi en raison des craintes d’un débordement de l’Arno, le fleuve qui traverse la cité toscane. A Posacco, dans la province de Pise, bon nombre d’habitants ont du quitter leur maison inondée ou menacée par les crues. Même scénario un peu plus loin à San Miniato où plus de 1.000 personnes ont été évacuées préventivement.
A Venise, c’est le phénomène de l’acqua alta, qui inonde régulièrement la ville qui a atteint un niveau important. Près de 10 % des rues de la cité des Doges se sont retrouvées les pieds dans l’eau. Même si la ville est habituée à ce genre de situation, des montées jusqu’à 104 cm ont été relevées. La place Saint-Marc était recouverte de 25 cm d’eau obligeant les touristes et les habitants à se déplacer en bottes.
Samedi, mais surtout dimanche, la pluie s’est déplacée vers le sud de la Péninsule causant de graves dégâts en Calabre, mais aussi en Sicile. C’est d’ailleurs sur l’île que les intempéries ont fait trois victimes. Deux femmes et une petite fille de sept ans ont été emportées dimanche matin par un torrent en crue alors qu’elles se trouvaient dans leur voiture. La tragédie est survenue près de Noto dans la province de Syracuse, au sud de l’île. La rivière déchainée ne leur a laissé aucune chance même si les secours ont pu sauver quatre membres de la même famille, dont la mère de la fillette.
Le nord sous la neige
Dans les Alpes, ce sont des chutes de neige abondantes qui ont paralysé la région. Les communications étaient très difficiles et de nombreuses coupures de courants ont été dénombrées. Dans la région du Haut-Adige, plus de deux mètres de neige sont tombés en l’espace de quelques heures. Tous les cols ont été fermés et certains trains vers l’Autriche ont été supprimés.
Toujours dans le Tyrol du sud, le village de Termeno sulla Strada del Vino, au sud de Bolzano a été ravagé par la chute de deux énormes rochers. Le détachement d’une paroi de la falaise est à l’origine de l’événement, survenu le 22 janvier, avant que ne s’abattent sur toute l’Italie les pluies torrentielles. Il s’agit pourtant d’un phénomène lié aux mauvaises conditions climatiques. Des roches ont dévalé la pente avant de terminer leurs courses dans les vignes du village détruisant au passage de nombreuses habitations sans faire de victimes.
Les intempéries devraient se poursuivre ce lundi puisque la Protection civile a placé le Frioul Vénétie Julienne ainsi que la plaine de l’Emilie et la Vénétie centrale en alerte rouge. L’alerte orange a été décrétée pour le reste de la Vénétie et la Vallée d’Aoste où de fortes chutes de neige sont attendues au-dessus de 600 mètre d’altitude.
Lepetitjournal.com – lundi 3 février 2014