Crucifix, posters et images pieuses, les articles religieux abondent autour du Vatican, au point qu’une enseigne sur deux est un magasin de souvenirs. Véritable business florissant, il n’est paradoxalement pas bienvenu de parler d’argent lorsqu’il y a un rapport avec l'Eglise.
Le Vatican : l’un des états les plus visités au monde
Rome est la deuxième ville d’Italie la plus visitée après Venise, avec 12 millions de visiteurs par an, soit près de 33.000 par jour. Le Vatican à lui seul, recense plus de quatre millions de visites annuelles, et a même dépassé les cinq millions de visiteurs en 2011, soit une moyenne de presque 11.000 personnes chaque jour. Certains jours d'affluence, ce sont même jusque 20.000 personnes à la basilique San Pietro.
Un billet pour entrer dans les musées du Vatican coûte 16 euros. Et il vous faudra débourser 27 euros pour pouvoir visiter la chapelle Sixtine et les musées. Une journée de visite rapporterait donc près de 190.000 euros par jour dans les caisses du plus petit état du monde.
Business papal
Quand vous arrivez à la station de métro Ottavio-San Pietro, ce sont les sacs à mains contrefaits qui s’offrent tout d’abord à vos yeux. Il est alors dur d’imaginer que 200 mètres plus loin, vous allez arriver au Saint-Siège. Cependant, une fois passé la Piazza del Risorgimento, les boutiques changent de visages. Les sacs Chanel laissent la place à des crucifix, des images pieuses et des babioles à l’effigie du pape François, Benoît XVI ou Jean-Paul II déclinées à l’infini. Autocollants, photos, calendriers et t-shirts, la figure du Pontife est omniprésente.
Sur les 100 mètres qui séparent la place de l’entrée du Vatican, on dénombre onze boutiques identiques, toutes dédiées aux souvenirs de Rome, de San Pietro et du Pape. Les produits proposés sont tous les mêmes, et les tarifs changent peu. Entre cinquante centimes et un euro le porte clé, deux euros pour un chapelet bas de gamme, six euros le médaillon. Il y en a pour tous les goûts, et pour tous les portefeuilles. Mais, ne vous fiez pas à la mention "souvenirs officiels" qu’arborent certaines enseignes. Ce n’est qu’un moyen de se différencier, les boutiques étant pour la plupart similaires et aucune législation ne règlementant cette appellation.
Certains n’hésitent pas à placer le pape Francesco à côté des casquettes Ferrari, comme pour montrer que le chef de l’église catholique fait partie intégrante de l’Italie à l’instar de l’industrie automobile. Business is business ! Toutefois, tous les points de vente n’ont pas cette audace.
Mais le business aux abords du Vatican ne se résume pas aux magasins remplis d’articles, de plus ou moins bonne qualité. Les stands de rafraîchissements et de nourriture sont un exemple concret du profit que peuvent faire les commerçants à ce quartier de Rome. Une bouteille d’eau, que vous pouvez payer 1 euro n’importe où ailleurs, vous coûtera ici 3 euros. De même, un soda ne se vend pas à moins de quatre euros. Un menu affiché à 5 euros à Termini ou à Trastervere est ici proposé à 11 euros.
Les éditions officielles du Vatican, une autre source d’argent
Il est difficile de se promener près des murailles qui entourent les lieux sans tomber sur la librairie des éditions du Vatican, située sur la Piazza Pio XII, juste avant l’entrée officielle du Vatican, Piazza San Pietro. Baptisée libreria Benetto XVI, la devanture vous propose une dizaine de références sur Papa Francesco, qui n’en est pourtant qu’à six mois de pontificat. Recueils de tweets, biographies, discours, tout y passe.
Les titres rivalisent d’originalité : Le pape François et la famille, Seul l’amour peut sauver. On trouve aussi le désormais célèbre Pregate per me, ne ho tanto bisogno (Priez pour moi, j’en ai tellement besoin), en référence à l’une des premières phrases que le pape a prononcé aux fidèles en mars 2013. Des livres vendus pour la plupart autour d’une dizaine d’euros, une bonne manière de faire rentrer l’argent dans les caisses du Vatican.
L’argent tabou
Le sujet de la recette estimée grâce aux produits dérivés est une question qu’il ne vaut mieux pas poser aux boutiques de souvenirs proches du Vatican. A la question de savoir quels étaient les bénéfices sur une journée, et quel article se vendait le mieux, la directrice du magasin NADDEO souvenirs n’a pas souhaité répondre. De même dans la galleria SAN PIETRO, qui a déclaré ne "pas pouvoir donner d’interview". Il n’est donc pas de bon ton de parler argent si près du Saint Siège, que ce soit à propos de la recette dans les échoppes ou concernant les comptes à l’intérieur même de la cité vaticane.
Source: Lepetitjournal.com de Rome