La Poste a choisi Miss.Tic pour illustrer ses timbres à l'occasion de la journée de la femme, le 8 mars. Une belle consécration pour le street art, forme artistique encore méconnue et pour sa seule star féminine, à la fois poétesse et papesse du pochoir
Miss.Tic fera honneur aux femmes en illustrant un carnet exceptionnel de 12 timbres autocollants destinés à affranchir les lettres prioritaires jusqu'à 20 grammes pour la France et ce pour la journée de la femme, le 8 mars prochain. Les carnets seront disponibles à la vente à la galerie Carré d'encre (Paris, 9e) puis à partir du 9 mars dans tous les bureaux de poste et sur le site de La Poste. Le monde de la philatélie rend ainsi hommage à l'art de la rue (street art) et au travail humoristique et féministe de Miss.Tic. "Je suis la voyelle du mot voyou", "Le masculin l'emporte mais où ? " ou encore "L'homme est le passé de la femme", voilà ce que l'on pourra lire sur ces petites œuvres d'art à coller sur nos enveloppes.
Le mur a un grain, moi aussi
Bank Sy, Jef Aérosol, Mesnager, Nemo, Speedy Graphito, … et Miss.Tic. Dans l'univers uniquement masculin du street art, elle reste la seule femme à s'y être imposée. Et quelle femme ! Quand bon nombre d'artistes passent par les galeries pour être reconnus de la rue, Miss.Tic –nom emprunté du personnage Miss Tick du Journal de Mickey – s'est affranchie de la case départ. Dès le milieu des années 1980, c'est pochoirs en main qu'elle a commencé par conquérir la rue … par ses murs. "C’est un endroit de passage dans lequel beaucoup de choses s’expriment : du désir, de la violence, de la convivialité. La rue est un excellent moyen d’auto publicité. A mes débuts, sortir dans la rue a été une façon d’aller à la rencontre d’un public et de professionnels", déclare-t-elle. Aujourd'hui reconnue internationalement, elle expose à travers le monde, en n'oubliant cependant pas d'embellir un monde urbain bien trop morose.
A la vie, à l'Amor est le titre de son nouveau bouquin....
Née à Paris en 1956, Miss.Tic est issue du théâtre de rue. Elle part en 1980 pour la Californie. C’est là, qu’elle découvre les graffitis et le hip hop. Revenue à Paris, elle exerce alors ses talents artistiques et joue autant avec ses bombes de peinture noire qu'avec les mots. En artiste complète, Miss.Tic est une poétesse qui se plaît à parodier les petites phrases avec grande inspiration. Femmes fatales côtoient alors citations tour à tour féministes, charnelles, voire érotiques mais toujours teintées d'esprit. Jugez plutôt : "Je n'ai de maternelle que la langue", "Le porno est le bêtisier du désir" ou "Par quel bout le prendre ?". Miss.Tic se moque bien des grands sentiments. Le grand "A" de sa vie, c'est pour "art" et non pas "amour". "Moi j’ai envie de parler du désir, des rapports hommes-femmes. Au fond, je clame la liberté. Je suis très littéraire et très BD pour l’image. Après, chacun reçoit mes dessins comme il le veut. Pour certains c’est rafraîchissant, pour d’autres c’est léger voir même agaçant", avoue-t-elle.
Pour les parisiens Miss Tic est "lisible" sur les murs du 13ème autour de la Butte aux Cailles...
Pour ceux qui ne la connaissent pas allez sur son site... ou, voici quelques photos :
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