Selon l'OCDE, l'Italie devrait renouer avec la croissance. Dans une nouvelle étude qui lui est consacrée, l'organisation encourage le gouvernement italien à poursuivre ses réformes jusqu'au bout.
Il y a tout juste un an, Matteo Renzi arrivait au pouvoir, en pleine crise. L'ancien maire de Florence a très vite voulu marquer les esprits en se présentant comme le « Rottomatore » (en français : le casseur, le démolisseur...). Objectif : Faire table rase des années Berlusconi, en finir avec les pratiques opaques de son prédécesseur et, remettre le pays en état de marche. Pour y parvenir, il aura, sans hésitation durant ces 12 derniers mois posé plusieurs fois la question de confiance au Parlement, afin d'asseoir l'autorité de son gouvernement.
La tâche était lourde pour le plus jeune Premier ministre de l'Union européenne, qui à son arrivée avait annoncé une réforme par mois et 100 jours pour agir. Période qu'il a prolongée à 1 000 jours. A sa décharge, l'Italie connaît un important retard par rapport à ses voisins. Le pays n'a toujours pas retrouvé son niveau de richesses d'avant la crise de 2008. Pire, il est toujours en dessous du niveau de 1999 avant le passage à l'euro, à l'inverse de la France ou de l'Allemagne. La dette italienne dépasse 130 % de la richesse produite. Le pays sort tout juste de trois années de récession. Avec 13,5 % de demandeurs d'emploi, le taux de chômage italien figure parmi les plus élevés d'Europe, celui des jeunes dépasse les 40 %. Pas de quoi faire baisser les bras à l'ambitieux Premier ministre dont les promesses économiques le sont tout autant.
Un premier bilan ?
C'est encore un peu tôt pour tirer des conclusions, mais la tendance est là. Depuis son arrivée, Matteo Renzi a lancé trois gros chantiers : réformer le marché du travail, réformer l'administration publique et réformer la justice, tout en donnant la priorité à l'emploi et à la fiscalité. En parallèle, il a réformé la loi électorale afin de renforcer la stabilité politique de son gouvernement.
La plus emblématique de ses réformes est le « Job Act » dont le but est d'assouplir le marché du travail. Plus de flexibilité, mais aussi plus de facilité pour les entreprises à licencier durant les trois premières années d'embauche en contrepartie d'un renforcement de la protection des salariés. Votée fin 2014, elle doit rentrer en vigueur au printemps prochain. On verra alors si l'économie italienne devient plus compétitive et plus productive.
L'OCDE parie sur les chances de réussite du Premier ministre
L'Organisation de coopération et de développement économiques considère que le pays va renouer avec la croissance. Pour cette année, l'organisation annonce une hausse de 0,6 % du PIB et de 1,3 % pour l'année prochaine. Les efforts devraient donc payer, encore faut-il, comme le rappelle l'organisation, que le gouvernement de Matteo Renzi ne se contente pas de ses annonces, mais qu'il s'assure que les réformes lancées aillent bien jusqu'au bout, ce qui dans le passé n'a pas toujours été le cas.
Un signe encourageant, l'institut des statistiques italien vient de publier les chiffres des commandes à l'industrie. Ils ont progressé de 5,8 % en décembre sur un an. Même si le jeune ministre radical de gauche est loin d'avoir tenu toutes ses promesses, comme le soulignent certains analystes, il a gagné ses galons de réformateur. En montrant que les changements structurels, souvent au prix de la rigueur, ça rapporte. Il a restauré la confiance de ses partenaires européens. A l'inverse de la méthode Tsipras, la méthode Renzi qui consiste a restructurer avant de solliciter la mansuétude de ses partenaires plaît et rassure.
Source: RFI