Pour les enquêteurs effectivement, cela va être une gêne certaine, à n'en pas douter, cependant en terme d'efficacité la portée est beaucoup plus grande que celle des Polices.
Alors, oui, toutes leurs actions sont illégales, oui, on ne doit pas faire justice soi même, mais mélangons un peu le blanc et le noir, si vous le voulez bien.
Aux noms des Libertés prônées par notre République, les Polices (gendarmerie, police nationale, etc) ne peuvent arrêter quelqu'un sous prétexte qu'il affiche des idées "différentes", à "cause" de la liberté d'expression.
De même, on ne peut emprisonner quelqu'un pour un crime qu'il n'a pas encore commis, sauf dans des cas bien précis, notamment les attentats, mais je doute que quelqu'un de sain d'esprit irait crier sur les toits d'internet qu'il prépare quelque chose...
Dans ces deux cas, la seule chose possible pour nos forces de l'ordre sont la surveillance, encore et toujours.
Dans le cas d'anonymous, qui lui n'est pas sujet aux protocoles légaux, on peut s'affranchir de ces règles pour aller plus loin, là où précisément l'Etat ne peut aller.
Voilà
selon moi leur plan d'action est le suivant:
- 1) Collecte massive d'infos: on s'abreuve à la source, tout site djihadiste faillible est piraté pour obtenir les noms, mots de passe, adresse Ip, etc...
- 2) Suppression de la propagande pour limiter l'enrôlement de futurs djihadistes: Le site Ansar-alhaqq (qui diffuse de la propagande djihadiste en français) a été attaqué pour remplacer la page d'accueil (on parle de "défacement"), tandis que la page du site Kavkaz Center (site d'information tchétchène se revendiquant "islamiste") redirige désormais vers le moteur de recherches DuckDuckGo. Sont actuellement visés différents sites se présentant comme "la voix du djihad" ("shahamat"). Aujourd'hui, le groupe Anonymous a annoncé la suspension de 200 comptes twitter suspectés en lien avec le terrorisme.
Il y a un mot pour cela en français: Prévention.
- 3) Provoquer et faire griller les cartouches internet des groupes djihadistes: En attaquant leurs sites de front sur le deep web (le web caché, c'est une partie du web reliée au web traditionnel mais non indexée dans les moteurs de recherches, il faut connaitre son existence et son adresse pour s'y rendre), les anonymous espèrent une réaction de la part des groupes djihadistes pour mieux les cerner, et celles ci [de réactions] peuvent être de 3 types:
-> La riposte: précipitée, souvent pas assez préparée et peu protégée donc, elle peut permettre aux enquêteurs de suivre des pistes laissées dans la précipitation, et à défaut par les Anonymous. Plusieurs groupes ont déjà choisi cette voie et s'affrontent avec les Anonymous.
-> La retraite: en essuyant de sérieux revers, certaines organisations peuvent décider de se retirer sur le darknet (version d'internet autonome avec ses propres serveurs et inaccessible à partir de navigateurs traditionnels) et donc s'isoler de la masse le temps de se regrouper et de se restructurer pour relancer l'appel au djihad.
-> La duplication: "vous attaquez nos sites, pas de problèmes, on en refait d'autres ailleurs!". La théorie qui tient le moins la route car coûteuse et isolatrice du reste du monde pour un temps indéterminé.
Bref, je suis d'accord qu'Anonymous est un frein pour les investigations, et que la loi reste la loi, avec ses fondements et ses principes.
Cependant, dans certains cas, outre passer les règles pour le bien commun (et mondial) pour la lutte contre le djihad (ou le nazisme et autres salope*ies du genre) afin de limiter son expansion et son action me paraissent être une bonne alternative.
Plutôt que la cure, je préfère la prévention, surtout si l'on peut sauver des vies humaines,
et dans les deux camps.
Je termine juste par une citation qui me semble opportun: " En temps normal le mal peut être vaincu par le bien, mais à une époque comme la notre, il est [parfois] préférable de lui opposer un mal d'une autre nature."