Je trouve son cinéma et ses idées bizarres, j'avais été voir nymphomaniac et tout en étant averti des scènes explicites, mais je n'ai pas trouvé de portée ni de fond à son film, qui raconte par bribes pèle mêle la vie d'une nymphomane, de sa découverte d'elle même au moment clé du début du film, sans pour autant délivrer de messages autre qu'une critique de la condition humaine qui tente de s'éloigner de sa nature animale alors que cela est son essence même...

De plus je n'aime pas trop cette citation de lui, car il se permet de se mettre au dessus de tous en jugeant toute vie comme futile et sans éclat, alors que ce sont les souffrances et les joies justement qui la ponctuent et offre ce caractère intéressant...
Sans toutes ces agitations hormonales, nous n'aurions qu'une vie grise et terne, chaque jour identique à lui même, sans but ni espérance...

Bien dis, Trael !

Alors là, sur mon île, je suis déconnectée de tout cela ?!
La culture m’échappe ! Je ne sais même pas qui c'est. Outch !!!

Ninou a écrit:

Alors là, sur mon île, je suis déconnectée de tout cela ?!
La culture m’échappe ! Je ne sais même pas qui c'est. Outch !!!

Idem pour moi, il n'a pas traversé l'océan Atlantique non plus

Heureusement il y a ...google !!

http://fr.wikipedia.org/wiki/Lars_von_Trier

Pernicieux: Qui est moralement mauvais, nuisible. (dictionnaire Larousse)

Que la vie humaine soit nuisible au reste de la Vie, je suis entièrement d'accord avec ce monsieur, mais si on le prend au sens de la société et de l'individu, là par contre je me braque.

Je m'explique, prenons l'allégorie de la caverne de Platon issu du livre VII de la République:

Dans une demeure souterraine, en forme de caverne, des hommes sont enchaînés. Ils n'ont jamais vu directement la lumière du jour, dont ils ne connaissent que le faible rayonnement qui parvient à pénétrer jusqu'à eux. Des choses et d'eux-mêmes, ils ne connaissent que les ombres projetées sur les murs de leur caverne par un feu allumé derrière eux. Des sons, ils ne connaissent que les échos. « C'est à nous qu'ils sont pareils! »

Que l'un d'entre eux soit libéré de ses chaînes et accompagné de force vers la sortie, il sera d'abord cruellement ébloui par une lumière qu'il n'a pas l'habitude de supporter. Il souffrira de tous les changements. Il résistera et ne parviendra pas à percevoir ce que l'on veut lui montrer. Alors, Ne voudra-t-il pas revenir à sa situation antérieure ? S'il persiste, il s'accoutumera. Il pourra voir le monde dans sa réalité. Prenant conscience de sa condition antérieure, ce n'est qu'en se faisant violence qu'il retournera auprès de ses semblables.




Extrapolons maintenant, en transposant cela aux sentiments, quelqu'un qui n'a jamais connu que le bonheur, ne ressent en théorie que le plaisir puisque ses désirs satisfaits sont quotidiens. Il ne connait pas la frustration, ni l'envie, ni encore la jalousie ou l'amertume de l'échec par exemple. On peut au mieux espérer qu'il ressente le manque et donc le besoin d'une chose pour le satisfaire

De ce fait, l'importance que revêt à ses yeux l'obtention de cette chose (ou de cette action) n'en est que faible, car la plupart des choses qui suffisent à son bonheur lui sont acquises, on est d'accord?

Maintenant, prenons l'exemple d'un homme ou une femme d'un pays émergeant, qui se voit par exemple trouver de la nourriture pour sa famille à une période de difficulté intense (économique, politique, peu importe).
Qui de nos deux cas aura le plus haut "grade" de joie à satisfaire son besoin de se nourrir?

J'en reviens à la citation et le sens dans lequel tu l'as comprise: donc un homme, aussi tourmenté soit il, aurait le droit, au nom des peines et souffrances qu'endurent chaque personne, de mettre un terme à l'espoir d'une vie meilleure, et donc aux hypothétiques moments de joies qui au cours d'une vie sont en nombre insuffisants pour rivaliser avec la souffrance endurée?

Il est bien prétentieux!

Et je retourne à ma grotte, imaginons que nos souffrances sont la grotte elle même, qui déforme la lumière, que les ombres sont les souvenirs de moments heureux ou de ce vers quoi on tend, et l'extérieur l'accomplissement de l'acte visé...
Plus la grotte est profonde, plus la déformation est grande par la grotte de la lumière, mais plus aussi le bonheur est important une fois que l'on gravi la pente de cette grotte, car l'idée que l'on a du bonheur et de ce que cela va nous apporter est amoindrie dans notre tête par les malheurs.


Il y a une phrase de mon livre que j'aime beaucoup, qui dit que pour réellement connaitre le bonheur, il faut avoir connue la tristesse "absolue", et que la vie et la joie doivent se regarder d'un point de vue obscur, car c'est ainsi que l'on sait la chance que l'on a réellement.
Toutes les lumières ne sont éblouissantes que si l'on se trouve plongés dans le noir total. ©

Bref, sans les tourments et peines, l'appréciation d'une vie à sa juste valeur ne peut se faire, et je trouve gonflé de vouloir tout éteindre parce que vivre est difficile, car ce qui fait la beauté du combat, c'est souvent de perdre... ©

Lars van trier.....il m'est hermétique

cependant, cet auteur hermétique et sûrement tourmenté a permis d'ouvrir le beau dialogue de trael; trés intéressant trael parscque juste à mon sens: tu as beaucoup d'ouverture d'esprit; plus surement que je n'en avais à ton âge

"la vie ne vaut rien mais rien ne vaut la vie" Malraux

:bonnuit:

"la vie ne vaut rien mais rien ne vaut la vie" Malraux

et...Souchon !!

https://www.youtube.com/watch?v=o75k_m_h7Hs

Cela dit, Trael je t'ai lu attentivement, je pense comme toi, mais ce que dit Lars Von Trier lui appartient, c'est "son" éclairage...en tous cas ce que j'ai cru comprendre.

La nuit glorifie le jour et le noir permet de voir le blanc, tout est question de relativité, par contre je suppose que certains êtres ont été tellement malmenés par la vie qu'ils ne la voient plus, définitivement que du fond de la caverne.

et Souchon

eh bon, j'aime assez la Vie pour supporter certains désagréments

Ouh la la ! Merci de nous avoir éclairé.
Mais franchement si ça n'a ni traversé l'atlantique, ni le Pacifique, c'est que ce n'est pas allé bien loin

Ou que comme vous, nous y sommes "hermétiques"

Merci Lucia.

@ Alaura: désolé de la réaction, mais les gens qui veulent décider pour tout un monde (qu'il soit local, régional, national ou mondial) sans demander concertation et avis ne mérite pas d'avoir la parole.

Je veux bien croire (et suis même convaincu) qu'une vie douloureuse peut obscurcir définitivement la vue, que tout n'apparait que sous une forme insipide dans le meilleur des cas, mais de là à avoir une haine envers la Vie et se laisser submerger par ces démons et le désespoir, c'est de la lâcheté...
Pauvre bonhomme!

En bref, moi aussi je suis hermétique à son Oeuvre, une fois la curiosité passée...