D’après une étude de la Commission européenne, le programme Erasmus serait un bon moyen de trouver son partenaire de vie. Vous ne le croyez pas ? Et pourtant ce ne sont pas moins d’un million de bébés qui sont nés de parents partis étudier à l’étranger. La rédaction est allée les rencontrer. Témoignages.
" Ce voyage a défini ma vie"
Depuis 25 ans, Erasmus a envoyé des étudiants aux quatre coins de l'Europe. Depuis 25 ans, un million de bébés binationaux ont vu le jour grâce au programme, a révélé la Commission européenne. Un chiffre qui a de quoi faire tourner des têtes ! En plus de favoriser la mobilité, la maitrise des langues étrangères et la découverte d’autres cultures, Erasmus a eu aussi des conséquences sur la vie privée de ses étudiants.
Des conséquences que connaît parfaitement Caroline Mathivet, 37 ans, toulousaine d’origine et romaine d’adoption puisque ces deux enfants font partie de ce million. "Je suis arrivée à Rome en septembre 1999, totalement par hasard car à la base c’est au Canada que je devais aller. Etudiante en architecture et ne sachant pas un mot d’italien, j’ai atterri à l’université de Tor Vergata." Son aventure Erasmus, elle la vit comme il se doit; et c’est d’ailleurs dans le cadre de ses études qu’elle va rencontrer celui qui partage désormais sa vie. "C’est à la fac que je l’ai connu. Romain d’origine, il habitait près de chez moi, à San Giovanni." Après un an, Erasmus touche à sa fin mais "je ne voulais plus partir; alors dans le cadre de Leornado, j’ai effectué un stage pour rester un an de plus." Vient le moment où celui-ci se termine aussi, Caroline rentre alors à Toulouse pour se diplômer mais "pour avoir une raison de revenir souvent", elle choisit de faire sa thèse sur les anciens abattoirs de Rome. Une fois son diplôme en poche, elle reçoit une proposition d’emploi non pas en Italie mais en Polynésie ! Commence alors les aller-retours Rome-Tahiti pendant deux ans. "Rome me manquait. Alors j’ai décidé de rentrer ! Mais là ça a été la douche froide ! Je ne pensais pas trouver un tel fossé entre la vie étudiante et la vie professionnelle." Elle finit quand même par accepter un poste dans une agence. Un an après, là voilà repartie en Guyane pour deux ans. "Une fois revenue à Rome, j’ai trouvé un CDI et on a décidé de faire un bébé." Un bébé, puis deux bébés. Giulio et Livio, "deux prénoms romains, courts et sans le r pour seule requête" ont vu le jour grâce à un voyage qui a "définit le reste de ma vie."
Et cette histoire n’est pas isolée puisque dans le même groupe d’amis, un autre couple s’est formé. Paloma Sanchez a quitté Madrid pour venir passer son année Erasmus à Rome la même année. Elle c’est la biologie qu’elle a choisie d’étudier. "J’ai rencontré Massimo à l’université. Au début je l’ai pris pour un irlandais parce qu’il était roux." raconte-t-elle en plaisantant. Au fur et à mesure des rencontres, c’est elle qui fait le premier pas et l’invite à une soirée. "On a parlé toute la nuit. Et puis, on est tombé amoureux." Une histoire tout en simplicité s’il ne fallait pas toujours repartir. "J’ai trouvé une excuse pour rester. J’ai pu travailler avec un de mes professeurs dans un laboratoire pendant quatre mois de plus." Puis elle retourne en Espagne, lui reste à Rome. Les mois s’écoulent et puis au bout de huit mois, elle réussit à obtenir une bourse et à faire son doctorat dans la cité éternelle. Dix ans après, de deux ils sont passés à trois, puis à quatre. Paoloma, Massimo, Carlotta et Diego vivent désormais en Suisse, à Bâle ou ils se trouvent "très heureux."
Une autre façon de se rencontrer
Si Erasmus a fait naître un million de bébés, d’autres façons de voyager ont aussi changer la manière de se rencontrer. Carole Martinato, 34 ans, a elle eu son petit Vadim, deux ans et demi, lors d’un séjour à Milan et plus particulièrement pendant qu’elle faisait du couchsurfing. Pour ceux qui ne connaitrait pas le concept, partout dans le monde, des hôtes accueillent des voyageurs pour quelques nuits, sur un bout de canapé ou dans la chambre d’amis, pour le simple plaisir de la rencontre et de l’échange, le tout gratuitement. "J’ai rencontré le père de mon fils il y a trois ans, lors d’un aperitivo en avril 2011. J’étais hébergée par un de ses amis. Ce n’était pas la première fois que j’expérimentais cette manière différente de voyager, j’aime m’imprégner de la culture du pays, vivre comme les locaux." Habitant à Annecy, Carole compte désormais s’installer à Milan.
source: lepetitjournal.com