ROME SECRETE – A la découverte du cloître de la Trinité-des-Monts

La Cité éternelle regorge de lieux secrets. Preuve en est avec le cloître de la Trinité-des-Monts, très peu connu des habitants de la ville et des touristes. Lepetitjournal.com de Rome a gravi les escaliers et ouvert la porte du monastère pour découvrir ce qui s'y cachait derrière : un lieu étonnant, recelant des chefs d'oeuvre inestimables.
Une visite étonnante
C’est en haut des marches de la Trinità dei Monti que L’Union des Français de Rome et du Latium nous a donné rendez-vous le 4 octobre dernier. Au programme, une visite insolite ; celle du cloître de la Trinité-des-Monts. Hors de la cohue et de la foule de touristes, nous entrons dans un lieu véritablement apaisant, presque hors du temps. Gaël de Guichen, notre guide passionné du lieu, nous prévient : "Attendez-vous à 1h30 de visite fantastique. Nous allons découvrir un lieu unique, très peu connu à Rome." Nous en avons déjà l’eau à la bouche.
Avant de pouvoir en profiter, il faut d’abord connaître l’histoire de ce monastère. C’est sur la demande du roi Charles VIII, en 1494 qu’il fut construit sur le Mont Pincio. Le roi de France voulait ainsi manifester sa gratitude à l’égard de Saint François de Paule, fondateur de l’Ordre des Minimes, pour l’accompagnement spirituel qu’il avait dispensé à son père, le roi Louis XI, durant les dernières années de sa vie. Sa particularité ? Le couvent accueille des Minimes, uniquement français. Il aura fallu 100 ans pour achever les travaux. Dispersés par les révolutions, les Minimes ont été remplacés en 1828 par les religieuses du Sacré Cœur, puis aujourd’hui par les Fraternités monastiques de Jérusalem.
Une fois cela en tête, nous pouvons enfin le découvrir. Et c’est en levant les yeux que le spectacle s’offre à nous. Sur le plafond apparaît la seule galerie complète des Rois de France au monde ! Nous voilà donc transportés à travers plusieurs siècles. En tout, les 65 rois sont peints de manière grandiose. De Clovis à Dagobert, en passant par Charlemagne, Henri IV ou encore Louis XIV; ils sont tous là, majestueux. Voilà donc ce qui rend ce lieu si exceptionnel ! Et cela ne s’arrête pas là. La visite continue et les surprises aussi. Dans une salle à l’étage, prenant tout un pan de mur, une anamorphose, fresque proposant deux images différentes selon les points d’observation, créée par le Père Maignan s'offre au visiteur. Lorsqu’on se place au bout de la galerie, on voit surgir Saint François de Paule, en prière, à genoux. A mesure que l’on s’approche, le sujet principal disparaît peu à peu et l’on aperçoit plus qu’un paysage. L’œuvre, en noir et blanc, est impressionnante, la seule du genre demeurée intacte.

Des surprises, encore des surprises
Nous n’avons pas fini de nous extasier. Preuve en est avec l’extraordinaire salle du cadran solaire, appelée aussi "Galerie de l'Astrolabe". Tout autour de nous, entre les lignes horaires de temps solaire, vraies, locales, le père Maignan a écrit les noms de villes et de pays du monde entier où il était midi lorsque le point de lumière atteignait leur position parmi les angles horaires. Nous avons de la chance, il est midi, le reflet du soleil se pose parfaitement sur la ligne. Bluffant !
Il ne reste qu’à voir la dernière merveille de ce couvent : le réfectoire des Minimes. La porte s’ouvre sur une pièce époustouflante ! Sur les murs, nous pouvons contempler les Noces de Cana. Et c’est au maître de l’illusion baroque, le Frère Andrea Pozzo, que nous devons ce chef-d’œuvre. Le Christ prône en face de nous. Plus inattendu, nous reconnaissons Louis XIV, ce qui a de quoi surprendre !
Alors, si au détour d'une promenade, vous passez près du Pincio, n'hésitez pas à gravir le célèbre escalier pour vous présenter à la porterie du monastère un mardi à 11h ou un dimanche à 9h15. Frissons garantis.

Lepetitjournal.com