115 ans après sa création, le groupe Fiat dit aujourd’hui adieu à l’Italie : c’est en effet le dernier jour de présence du groupe turinois à la Bourse de Milan. Ce week-end le nouveau groupe FCA, Fiat Chrysler Automobiles, verra officiellement le jour avant de voler de ses propres ailes loin du pays et de la ville qui l’ont vu naître.

L'ancienne usine Fiat du Lingotto à Turin surmontée de l'héliport et de la "bolla", la bulle, salle de réunion de Fiat sur le toit du Lingotto
Adieu l’Italie, Fiat rentre définitivement dans l’ère de la mondialisation : à partir de demain, le titre Fiat ne sera plus coté à la Bourse de Milan. Les changements annoncés en août dernier au moment de la fusion entre le groupe italien Fiat et le constructeur américain Chrysler se concrétisent donc. La date du 10 octobre est destinée à faire partie des annales de l’entreprise, mais elle s’inscrit aussi dans l’histoire du pays puisqu’avec la naissance officielle de FCA, Fiat Chrysler Automobiles, prévue dimanche 12 octobre 2014, Fiat cesse d’être une entreprise italienne pour devenir une société de droit néerlandais, dont la résidence fiscale sera en Grande-Bretagne où se trouvera également le siège du groupe. Pour compléter le tableau, lundi 13 octobre le titre du groupe sera coté à Wall Street (une cotation secondaire est également prévue à Milan) et prendra son envol sur le marché américain. Exor S. p. A, la société financière italienne appartenant à la famille Agnelli reste cependant l’actionnaire principal du groupe : c’est actuellement John Elkann, qui est également président de Fiat, qui en est le PDG. Son siège continuera à être au Lingotto de Turin qui accueillera également le siège des activités européennes de FCA.

Fiat, une histoire italienne à cheval sur trois siècles
A cheval sur trois siècles, Fiat a traversé l’histoire contemporaine de l’Italie. Née il y a 115 ans (l’acte de constitution de la société date du 11 juillet 1899), cette Usine italienne d’automobiles de Turin - en italien Fabbrica Italiana Automobili Torino, d’où l’acronyme Fiat – s’est considérablement développée tout au long du XXe s., jusqu’à devenir un véritable symbole national, celui du miracle italien. Après une période difficile, le groupe a réussi au début du XXIe s. – non sans quelques grincements de dents - à renaître de ses cendres en l’espace de quelques années sous la férule d’un homme d’acier, Sergio Marchionne, qui en dix ans en a fait un géant mondial de l’automobile. Le prix de cette réussite est la fusion avec Chrysler, qui a donné naissance au groupe FCA, Fiat Chrysler Automobiles. Fort de son succès, Sergio Marchionne vient d’ailleurs d’annoncer dans une interview à Businessweek qu’il resterait aux commandes du groupe jusqu’en 2018, date à laquelle il entend se consacrer à d’autres projets et faire place aux jeunes. En attendant cette date, le patron de Fiat se veut optimiste sur l’avenir du nouveau groupe en Italie : il a en effet annoncé que dans toutes les usines Fiat, toutes les personnes actuellement en chômage technique devraient être réintégrées à plein temps "lorsque l’industrie repartira". Les Italiens, quant à eux, sont un peu plus prudents. Ils attendent de voir pour y croire.

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Oui, soyons prudents et attendons de voir...