Quatrième plus grand producteur d’agrumes dans le monde, l’Italie est l’une des références internationales lorsque l’on parle d’oranges ou de citrons. Une partie importante de l’économie de la Sicile en dépend. Pourtant, le secteur n’est pas épargné par la crise.
3,3 millions de tonnes d’agrumes
Ce n’est pas un secret, l’Italie est réputée pour ses agrumes. Oranges, citrons, mandarines, bergamotes…Derrière le mot agrume se cache plus de 200 variétés. Et il faut croire que la péninsule en a fait sa spécialité ! Au niveau mondial, elle occupe une place prépondérante. Avec une part de production d’environ 5%, elle se place quatrième, derrière le Brésil et les Etats-Unis. Les chiffres parlent d’eux même. En 2011, la production annuelle était de 3,3 millions de tonnes dont 1.950.000 d’oranges, 758.000 de clémentines et mandarines, 488.000 de citrons, 26.500 de bergamotes et 7.500 de pamplemousses.
Les agrumes sont principalement cultivés dans les régions du sud de l’Italie telles que la Calabre, les Pouilles, la Sardaigne et surtout en Sicile, qui détient le record du pays avec plus de 55% du total de ces fruits. Et dans une moindre mesure, dans certaines régions du centre, comme la Toscane et le Latium ou du nord comme la Ligurie ou la Lombardie.
La production est en grande partie dirigée vers l’exportation, au sein de l’Europe mais pas seulement ! La Chine ou encore les Etats-Unis sont aussi preneurs. En 2013, 235.000 tonnes d’agrumes ont été exportées. Mais les pays d’Europe sont les principaux gros clients tels que l’Allemagne, l’Autriche, la Suisse et la France. Un marché qui a rapporté cette année là, 180 milliards d’euros.
Les oranges de Sicile, un secteur en crise
Première région productrice d’oranges en Italie, la Sicile ne se porte pas très bien. Le PIB, réalisé en 2011 sur le secteur agrumicole était de 681 millions d’euros contre 717 millions en 2010. Un secteur en crise qui a mis beaucoup de producteurs à terre, en raison d’un long cycle de diminution des prix. L’âge d’or des années 50 à 70, où la production d’agrumes était le symbole d’une économie en plein essor, est maintenant bien loin. “Les agriculteurs n’ont pas su faire face à la concurrence des pays étrangers. L’échec de la modernisation des moyens de production et la faiblesse de la commercialisation et du marketing ont été fatals. Maintenant, les choses bougent petit à petit. Certains jeunes investissent avec un nouvel esprit sur la terre. C’est un processus lent mais le changement est possible.”, explique le président de l’Ires-Cgil (institut de recherche économique et sociale), Tuccio Cutugno.
Pendant ce temps, les données sur les pertes d'emplois sont dramatiques. Des milliers de petits agriculteurs ont quitté leur exploitation et ceux qui résistent sont en difficulté. 13 % des travailleurs saisonniers, qui ont toujours travaillé, avant d’alterner différentes cultures ne dépassent pas 50 jours ouvrables et ne peuvent pas avoir accès aux prestations de sécurité sociale. Entre travail déclaré et travail au noir, plus de 60.000 personnes travaillent dans les plantations d’agrumes. “Si nous ajoutons les petits agriculteurs et producteurs, nous sommes confrontés à une crise qui affecte plus de 100.000 personnes. Si le gouvernement national ne donne pas l'attention nécessaire à ce domaine, s'ils ne nous défendent pas au sein de l'Union européenne, un moteur économique de l’île sera fermé”, conclut Ange Villari, leader de la Cgil Catane, (Confédération générale du Travail).
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