Cette semaine, le Parlement a approuvé la loi instituant l’abolition des provinces dans leur forme actuelle. Cette mesure, voulue par Matteo Renzi a pour but de simplifier le millefeuille administratif italien et surtout de faire des économies. Les communes et les régions récupèrent les prérogatives des 110 provinces et neuf villes-métropoles voient le jour.
Le Parlement donne son feu vert
Alors que les précédents gouvernements en parlaient depuis au moins quinze ans, Matteo Renzi l’a fait. La Chambre des députés a approuvé, à 260 voix contre 158, la nouvelle loi sur les Provinces déjà approuvée en première lecture par le Sénat. La mesure prévoit une réforme en profondeur des collectivités locales ainsi que l’institution des villes-métropoles, mais aussi la redéfinition du système des provinces et une remise en marche des unions et fusions des communes.
L’abolition des 110 provinces italiennes a été votée par le Partito democratico (Pd), le Partito Socialista Italiano (Psi), Scelta Civica (centre), et le Nuovo Centrodestra (centre-droite). En revanche, et ce n’est pas une surprise, la droite italienne représentée essentiellement par Forza Italia et Fratelli d’Italia s’est exprimée contre le projet de loi. Plus surprenant, le MoVimento 5 Stelle a rejoint le camp des "contre".
Les villes-métropoles
C’est l’une des réalisations phares de la loi : la création de grandes métropoles. Elles sont neuf : Turin, Milan, Venise, Gênes, Bologne, Florence, Bari, Naples et Reggio-Calabria auxquelles s’ajoute Rome Capitale.
Le territoire de la città metropolitana (ville-métropole) est celui de la province actuelle. Il sera géré par le maire-métropolitain, le conseil métropolitain ainsi que par une conférence métropolitaine qui regroupera les différentes communes de l’aire métropolitaine. La loi prévoit que la charge de maire métropolitain, conseiller métropolitain et représentant de la conférence métropolitaine "est exécutée à titre gratuit". En somme, le cumul de charges est possible mais pas le cumul de salaires.
Le nombre de conseillers est variable selon la population de la métropole mais se situera entre 14 et 24. Le Conseil métropolitain est un organe secondaire élu pour cinq ans. Ses membres sont à la fois élus et électeurs. Les fonctions attribuées à la ville-métropole sont fondamentalement celles des provinces actuelles. A partir du 1er janvier 2015, la ville-métropole remplacera administrativement la province dans laquelle elle se trouve. Toutes les prérogatives allouées aux provinces passeront dans le giron de ces nouvelles métropoles. La province de Milan sera par exemple remplacée par la Ville-métropole de Milan.
Les Provinces
En ce qui concerne les provinces qui ne possèdent pas de villes-métropoles, le président de la province représente l’organisme, convoque et préside le conseil provincial et l’assemblée des maires. Il est élu au suffrage indirect par les maires et les conseillers des communes de la province. Seuls les maires dont le mandat court pour au moins 18 mois à la date des élections est éligible à la tête du conseil.
Le président est élu pour quatre ans. Le conseil provincial, composé du président de la province et d’un nombre de conseillers basé sur la population de celle-ci (de 10 à 16) contrôle et approuve les règlements, les plans et les programmes. Il approuve ou adopte les actes proposés par le président de la province. Il a aussi le pouvoir de proposer des lois locales et d’approuver ou non le budget. Le conseil provincial est élu pour 2 ans par les maires et conseillers des communes de la province.

source: Lepetitjournal.com