Dans une grande ville comme Rome, faire ses courses signifie trouver un magasin à côté de chez soi ou facile d'accès en voiture. La tactique consiste donc à définir son propre périmètre de survie pour avoir des produits frais à portée de main. A l'est ou à l'ouest du Tibre, la grande Capitale se transforme alors en petit village où les grands marchés jouent un rôle fondamental pour remplir ses placards.
Le grand chic des marchés de l'Ouest : quand l'histoire rencontre la modernité
Le Trionfale est le plus grand marché de la Capitale. Il naît au tout début du XVIIIe siècle sur le boulevard Giulio Cesare, au cœur du quartier Prati. C'est dans les années 1930 qu'il s'installe au numéro trois de la rue Andrea Doria. En mars 2009, il est rénové pour laisser place à une structure de verre et ciment capable d'accueillir plus de 200 commerçants. Du lundi au samedi, de 7h à 14h (jusqu'à 19h les mardis et vendredis), les gourmands peuvent faire leurs emplettes. Fruits secs et frais, jambons, porchetta, fromages, produits exotiques, vêtements, jeux pour enfants, il est impossible de ne pas trouver son bonheur. Pour s'y rendre facilement, mieux vaut prendre le métro A avant de descendre à l'arrêt Ottaviano. Les adeptes de l'autobus empruntent la ligne 492 jusqu'à doria andrea/largo trionfale. Avec son parking souterrain, il est aussi possible de se rendre directement à la caverne d'Ali Baba en voiture.
Même si le Trionfale reste une référence, les petits marchés, moins modernes, offrent les mêmes produits dans une atmosphère atypique. C'est le cas, par exemple, du Mercato dell'Unità, entre la Piazza Unità 53 et via Cola di Rienzo. Ce minuscule espace couvert, de style néo-classique, date de 1928. Quatre tours carrées, un grand portail blanc, ouvert du lundi au samedi, de 6h30 à 19h30, il ne passe pas inaperçu. Un parking souterrain est mis à disposition des consommateurs. Ceux qui préfèrent les transports publics peuvent prendre les bus 280, 86 ou 70 jusqu'à Lepanto où le 81 jusqu'à Cola di Rienzo. En métro, l'arrêt est le même que pour le Trionfale : Ottaviano (ligne A).
Heureusement, de l'autre côté du Tibre, Prati n'est pas le seul quartier à bénéficier de l'ambiance particulière des marchés. A Trastevere, le Mercato San Cosimato a investi la place homonyme, Piazza San Cosimato, dès 1913. "Moi, ça fait 23 ans que je fais le fruttivendore ici, tous les jours, sauf le dimanche, de 6h00 à 13h30", raconte Marco Aurelio, responsable d'un des étals de fruits et légumes. Derrière une caisse de poires Williams, il continue son épopée : "C'est un très bel endroit mais je peux vous dire que c'était beaucoup mieux avant". La configuration de la nouvelle place, inaugurée en 2006, n'a jamais satisfait entièrement ni les trasteverini ni ses exposants. Pourtant, devenue très aérée, elle ne désemplit pas. Entre la Zona a Traffico Limitato (ZLT) et la densité de la circulation, il est parfois difficile de trouver une place de parking. Il est alors préférable d'opter pour le tramway 8 où le bus H (ministero pubblica istruzione).
La Rome de l'Est : entre marchés interculturels et touristiques
S'il y a bien un "mercato" multiethnique à Rome, c'est celui de l'Esquilino, à côté de la station Termini (via Principe Amedeo, 184). Mets chinois, roumains, sénégalais, indiens se rencontrent sur les "bancarelle", à ciel ouvert, tous les lundis et mercredis de 5h à 15h et jusqu'à 17h les mardis, vendredis et samedis. Parce que tous les chemins mènent à la gare du centre de Rome, aller à ce marché qui avoisine la Piazza Vittorio Emmanuele est un jeu d'enfant. Il suffit de prendre le métro A ou B jusqu'à l'arrêt Termini. Une invitation au voyage qui ne se refuse pas : odeurs, parfums, épices, couleurs, une demi heure suffit pour rejoindre de lointains pays.
Interculturel à sa manière, Campo de' Fiori, le plus antique "mercato" de la Capitale, accueille à bras ouverts les touristes des quatre coins de la planète, du lundi au samedi, de 7h à 14h. Si ces derniers sont de passage, les commerçants, eux, semblent être là depuis une éternité. Giorgio, un boucher du Lazio, trône au centre de la petite place chargée d'histoire : "Comme la statue de Giordano Bruno, j'ai l'impression d'avoir toujours été là", confie-t-il en servant les clients qui se pressent à son comptoir. Sa femme ajoute fièrement : "Nous vendons du jambon, du vin, du pecorino, du saucisson et du parmiggiano produits exclusivement dans la région du Latium. C'est assurément ce qui fait notre succès". Vu le peu de place de parking et le casse-tête de la Zona a Traffico Limitato (ZLT) dans le Centre Historique, il est déconseillé de prendre sa voiture pour y faire ses courses. En revanche, les lignes de bus numéro 64 (arrêt Navona), 87 et 186 (arrêt Rinascimento) y conduisent sans encombres.
Toute la semaine, sauf le dimanche, de 6h à 15h, s'ouvre le marché de Testaccio (Métro B arrêt Piramide, ligne de bus 75 et 83, parking souterrain). Déplacé de Piazza Testaccio à via Gavani, cet original a fait peau neuve il y a tout juste un an. Ce qui rend cet espace de 50.000 mètres carrés de superficie si particulier, c'est la possibilité de trouver à côté des aubergines et sardines, des créations d'artistes illuminés. Un mélange d'utile et d'agréable où se croisent bandes dessinées, étoffes fantaisies, lampes et lampadaires en tout genre ainsi que des cravates multicolores parfaites pour une soirée d'Halloween en bonne et due forme.
Pour aller plus loin et trouver son marché sur mesure, soit celui qui convient le mieux à sa situation géographie, il est possible de consulter l'annuaire des "mercati rionali" (marchés par quartiers) de la capitale.
source: Lepetitjournal.com