Les abeilles, sentinelles des entreprises du - 18691303.jpgEn présence des chefs d'entreprise impliqués dans la démarche, les ruches - installées sur le site depuis dix jours - ont fait l'objet d'une première inspection. Objectif : vérifier l'état de santé des abeilles. Verdict : chaque ruche dispose d'au moins 15 kg de miel de réserve. De quoi passer l'hiver sans problème !
Douze ruches viennent d’être installées sur le parc d’activités. Leur mission : assurer une biosurveillance du site et repérer la présence d’éventuels polluants
Des escadrilles de butineuses au service de la surveillance de l'environnement. Telle est la démarche originale lancée par le Groupement des entreprises du plateau de Signes (Geps) - qui rassemble plus de 95 % des 2 000 salariés qui travaillent sur le site(1). Baptisée « Apivigilance », le dispositif s'appuie sur douze ruches installées par quatre entreprises majeures (Coca-Cola, Ipsen, Sanogia et Lafarge). « Il s'agit d'une action innovante jamais réalisée sur un parc d'activités », assurent les promoteurs de l'opération.
Un signal d'alerte
Objectifs visés :« Evaluer les impacts de l'activité des entreprises, mesurer les résultats des politiques environnementales menées, et si besoin, définir des axes d'amélioration ».
Alors pourquoi le recours aux butineuses ?« L'abeille est une formidable échantillonneuse de l'environnement, explique Benjamin Poirot, directeur de la société Apilab, chargé par le Geps d'assurer le fonctionnement du dispositif. Chaque jour, une abeille effectue des microprélèvements sur les milliers des fleurs où elle butine, mais aussi dans les flaques d'eau et les fossés où elle s'abreuve. En outre, avec son corps velu, elle collecte en vol des particules et micro-éléments. Les abeilles sont donc très sensibles à la présence de polluants (pesticides, métaux lourds, PCB, hydrocarbures, etc.) ».
Considérées par les scientifiques comme d'excellents « bio-indicateurs », les abeilles feront l'objet d'un suivi régulier, par le biais de capteurs électroniques (posés sur les ruches) et d'analyses en laboratoire
« Avec cette initiative, on montre qu'on se préoccupe de notre environnement,assure Michel Blanchard, P.-d.g. de Coca-Cola Midi et président du Geps. Cette démarche est en cohérence avec les actions déjà engagées sur le Plateau (certification ISO 14 0001, mutualisation des déchets, plan de déplacement interentreprises, etc.). Le projet Apivigilance illustre donc la volonté commune des entreprises de la zone de maîtriser au mieux leur impact environnemental sur ce site exceptionnel. »
Vingt ruches en 2013
Les quatre entreprises impliquées ont investi ensemble 12 000 E dans cette opération. D'autres devraient les rejoindre rapidement.« On vise une vingtaine de ruches en 2013 et peut-être davantage à terme, précise le Geps. Mais multiplier le nombre de ruches n'a pas d'intérêt particulier puisque le dispositif actuel permet de couvrir la surface du parc d'activité - puisque le rayon d'action d'une abeille est de 3 km, soit une surface de 27 km2.»
In fine, l'objectif du Geps est de bien démontrer que des industriels peuvent avoir une activité respectueuse de l'environnement. A fortiori sur un site préservé puisqu'il est éloigné des zones urbaines et balayé par les vents. Les entreprises peuvent aussi attendre de leur initiative un retour en termes d'image.« Oui, cela peut être un plus, admet Michel Blanchard, mais cette image positive est autant tournée vers l'extérieur que vers notre personnel, que nous impliquons dans notre démarche environnementale». A terme, les salariés et visiteurs du site pourront aussi apprécier un miel insolite, produit à deux pas d'installations classées !
1. Le plateau de Signes, qui s'étend sur 240 ha, accueille une centaine d'entreprises qui emploient plus de 2000 salariés. Quatre filières principales sont représentées : l'industrie des sports mécaniques, la cosmétique et la santé, l'agroalimentaire, et le solaire.
source: Var Matin