Après deux semaines de lutte politique et militante, les Français ont voté hier pour élire leur président. François Hollande sera le Président des Français pour les cinq années à venir, une victoire pressentie par les sondages. Retour sur le choix des Français d’Italie, de Rome et de Naples

Les sondages avaient vu juste

Les sondages l’annonçaient favori depuis quelques semaines. Après être arrivé en tête du premier tour en France avec 34,33% des voix contre 32,44%, François Hollande, qui a remporté hier 51,9% des suffrages, est le nouveau Président des Français. Le candidat socialiste a ainsi confirmé son avance sur son challenger Nicolas Sarkozy qui a obtenu 48,1% des voix (Ipsos).

Nicolas Sarkozy n’a pas bénéficié du report de voix espéré et le taux d’abstention atteignait hier 19,8%. Il laisse donc sa place à François Hollande, deuxième président socialiste de la Vème République après François Mitterrand, qui avait quitté la présidence en 1995.

A Rome, Naples et en Italie Hollande est le grand vainqueur

Lors du premier tour Nicolas Sarkozy était favori sur la Huitième Circonscription des Français de l’étranger, avec 49% des votes. Tandis qu’en Italie et à Rome, le nouveau président arrivait déjà en tête avec 34,33% et 36,49% des voix.

Les résultats du deuxième tour à Rome, Naples et en Italie sont donc sans grande surprise et confirment ceux du premier tour. (source : Ambassade de France en Italie)

Sur les 6.996 inscrits de Rome et de sa province, 3.288 Français sont allés voter, le taux de participation s’élevant ainsi à 47%. François Hollande arrive une nouvelle fois en première position avec 58,67% des voix alors que Nicolas Sarkozy obtient 41,33% des suffrages.

Sur la Circonscription de Rome (Latium, Abruzzes, Marches, Ombrie, Toscane et Sardaigne), François Hollande remporte également les suffrages par 58,64% contre 41,36%. Le taux de participation s’élevait à 39,96% des 12.394 inscrits sur les listes, soit 4.953 votants.

Les 690 votants de la Circonscription de Naples ont élu François Hollande avec 56,07% des voix, tandis que Nicolas Sarkozy remporte 43,96% des suffrages. Le taux de participation s’est élevé à 23,66% (2.916 Français étaient inscrits sur les listes électorales).

Enfin, le grand vainqueur de ces élections présidentielles en Italie est François Hollande, qui remporte 55,17% des suffrages, prenant ainsi la place de Nicolas Sarkozy ( 44,83%) à la présidence de la France. 33.912 Français étaient inscrits sur les listes électorales, 12.502 sont allés voter dont 12.305 votes exprimés, soit un taux de participation de 36,87%.

Elise Bonnardel (www.lepetitjournal.com/rome) Lundi 7 mai 2012

Résultats calédoniens (NC1ère) :

Avec 61,2% de participation (68,14 en 2007 ),les enjeux politiques calédoniens n’ont pas réussi à mobiliser l’électorat pour ce scrutin national. Mais l’île est néanmoins restée fidèle à la droite avec 63,04% pour Nicolas Sarkozy. La politique de la chaise vide menée par le camp indépendantiste pendant des décennies pour les échéances nationales a conduit à un faible résultat pour François Hollande : 36,96%, malgré un appel au vote clairement lancé par le FLNKS et les forces de gauche présentes en Nouvelle-Calédonie.
L’abstention majoritaire

L’absence de l’Outremer dans le débat national, l’espérance bafouée d’entendre Nicolas Sarkozy prononcer le nom de la Nouvelle-Calédonie au moins une fois lors de ses meetings a désappointé l’électorat UMP refusant l’idée d’indépendance, avec en plus, en mémoire, la levée du drapeau du FLNKS par François Fillon lors de sa venue sur l’île. Le passage de Domique Perben n’a pas non plus convaincu malgré les engagements pris par l’ancien ministre de l’Outremer au nom du Président de la République "Nicolas Sarkozy veut que la question des liens entre ce territoire et la France soit tranchée lors du prochain quinquennat". Du côté de la gauche calédonienne, l’incapacité du front indépendantiste à rassembler et à mobiliser a mis en relief les divisions du FLNKS à quelques encablures des législatives.
La province des Iles Loyauté détient le record absolu de l’abstention avec 72,4% malgré un sentiment de gauche clairement exprimé par les électeurs qui se sont déplacés dans les bureaux de vote loyaltiens.

La vision calédonienne du scrutin

Depuis les évènements de Nouvelle-Calédonie, la gauche, à tort ou à raison, rime avec indépendance,la droite avec le maintien de la Nouvelle-Calédonie dans la France. Une fois de plus le vote calédonien exprime cette conception de la politique,le Grand Nouméa( participation Nouméa : 71,58%, 77,4% pour Nicolas Sarkozy,22,6% pour François Hollande) et des communes comme Farino ( participation : 83,7% avec 83,59% des voix pour le Président sortant) restent fidèles à cette démarche. Sur le territoire, pas d’hésitation, le vote Front National, 11,66% au premier tour s’est clairement reporté sur le Président sortant, Marine Le Pen étant perçue comme un rempart contre l’indépendance de l’île dans un contexte politique tendu avec l’échéance de 2014. A l’opposé, la zone VKP ( Voh , Koné , Pouembout) confirme son basculement à gauche déjà visible en 2007.( Koné : 65,19% pour François Hollande).

Les enjeux pour les législatives

Avec la Métropole à gauche toute, la campagne pour les législatives s’annonce rude, le Rassemblement-UMP ayant jusque là basée sa campagne sur la force présidentielle, désormais dans l’opposition nationale, le parti de Pierre Frogier devra en découdre avec son principal rival, Philippe Gomès de Calédonie Ensemble.Côté indépendantiste, le FLNKS avec les socialistes à l’ Elysée devra démontrer qu’il est capable de s’inscrire dans une démarche de candidat unique.