Le violent orage du 20 octobre a paralysé la Capitale. Jeudi matin, Rome avait les pieds dans l’eau. L’inondation met en évidence les problèmes d’infrastructures urbaines, d’une ville peu préparée aux fortes pluies
Rome paralysée
L’orage qui s’est déclenché pendant la nuit a déchargé presque 7.000 éclairs. Marina Bernardi, responsable du système Sirf du Centre Electrotechnique expérimental italien (Cesi) a ainsi déclaré : "3.500 éclairs sont tombés jeudi, entre minuit et sept heures du matin. A 10h45 le système avait relevé environ 6.700 éclairs au sol". Un train de la gare de Lido di Ostia a d’ailleurs été touché et immobilisé par la foudre. Ce même jeudi matin, 120 mm d’eau de pluie sont tombés en trois heures, provoquant des inondations et dégâts importants dans la capitale.
inondations à Rome, source www.lenovae.it
Le bilan de l’inondation est lourd. Le réseau de transport en commun a été paralysé et les voitures des courageux qui ont tenté de se rendre au travail se sont entassées dans des bouchons de plusieurs kilomètres, le tout dans plus de 50 cm d’eau selon les endroits. Le débordement des égouts de Rome a provoqué l’inondation de plusieurs stations de métro. Les premières à avoir été fermées sont les stations de Termini (où se croisent les deux lignes de métro A et B), Manzoni, San Giovanni et Colli Albani. Puis ont suivi celles de Garbatella et Rebibbia avant que les deux lignes ne soient entièrement bloquées. Le central des Taxi de Rome a saturé tandis que le 112 (Carabinieri) comptabilisait à 13h quelques 8.000 appels.
Le déluge a également laissé derrière lui ses victimes. Deux personnes ont perdu la vie dans les intempéries de la nuit de mercredi à jeudi. L’une des victimes est une personne âgée, restée bloquée sous trois mètre d’eau, dans un sous-sol de la Rue Castelporziano, dont le corps a été retrouvé par les pompiers.
Les images du "nubifagio" de Rome
Un système d’évacuation des eaux défaillant
L’épisode se répète environ deux fois par an, et Rome en subit toujours les lourds désagréments. Le Maire de la capitale, Gianni Alemanno, annonçait aux médias jeudi matin "Nous sommes confrontés à une catastrophe naturelle et nous devons déclarer l’état d’urgence. C’est comme s’il y avait eu un tremblement de terre". Cette fois encore, les égouts de Rome ont débordé, après la rupture de plusieurs conduites d’évacuation des eaux. Une situation jugée inacceptable par plusieurs membres de l’opposition politique.
"Nous demandons au Maire comment il est possible qu’à chaque orage les stations de métro A et B soient fermées. Nous demandons au Maire pourquoi les feuilles mortes ne sont pas enlevées des bouches d’égout, provoquant alors l’inondation de toute la ville ?" Le secrétaire du Partito Democratico de Rome, Marco Miccoli, n’est pas le seul à soulever ces questions. Pour le coordinateur du Sel Area metropolitana, Giancarlo Torricelli, qui s’exprimait devant la presse jeudi, " les désagréments qui ont bloqué la ville sont inexplicables pour une capitale européenne : fermeture du métro pour inondation, débordement des égouts, routes impraticables".
En effet le réseau d’égout de Rome est à l’origine de ces fortes inondations. Si la cause, dénoncée par l’opposition, est le manque d’efficacité de la municipalité pour la gestion des problèmes d’infrastructures sanitaires, toujours est-il qu’à l’arrivée de l’hiver, il est étrange qu’une capitale sujette à de fortes variations météorologiques, soit débordée par un orage dont la durée est nettement inférieure à 24 heures. Chaque année, la ville est paralysée par ce type d’intempéries, un phénomène répétitif et donc prévisible.
"Rome a environ un million de bouches d’égout obturées par les feuilles mortes et qui auraient dû être nettoyées. Il fallait aussi dégager les fosses et le système d’écoulement des eaux. Pendant trois ans ça n’a pas été fait. Parler de ce qui est arrivé à Rome comme d’une fatalité causée par une catastrophe naturelle, signifie fuir ses responsabilités" annonçait Esterino Montino, chef du Pd de la région du Latium, en réponse aux déclarations du Maire Gianni Alemanno.
Au-delà des affrontements politiques qui succèdent naturellement aux faits, les habitants espèrent que pour la prochaine fois, la ville de Rome aura pris les mesures qui s’imposent.
Elise BONNARDEL (www.lepetitjournal.com/rome) Vendredi 21 octobre 2011
PS Rome est une ville absolument pas entretenue et cela fait des années que cela dure....de droite ou de gauche les maires semblent impuissants à exiger des services de la voirie un quelconque travail efficace. Les routes sont pleines de trous, les trottoirs sont inexistants, les voitures sont garées n’importe où, les feuilles ou épines de pins jamais ramassées etc...mais on l'aime car elle est si belle...
A mon avis rien ne sera fait avant le prochain orage, ni avant l'autre ni, ni, ni ....