Arctic Sea : des membres russes de l'équipage et les pirates arrivés à Moscou
De Benoît FINCK (AFP) – Il y a 1 jour
MOSCOU — Des membres de l'équipage de l'Arctic Sea sont arrivés jeudi à Moscou en provenance du Cap-Vert avec les huit pirates présumés et ont dévoilé les premiers détails de la mystérieuse disparition du navire pendant plusieurs semaines entre la Baltique et l'Atlantique.
Deux Iliouchine 76, l'un avec des membres de l'équipage, l'autre avec les huit pirates présumés, ont atterri en fin de matinée à l'aéroport militaire de Tchkalovski, dans la banlieue de Moscou.
Onze des 15 membres de l'équipage de l'Arctic Sea se trouvaient à bord de l'un des avions, les quatre autres étant restés sur le navire pour assurer sa maintenance, a précisé le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.
La télévision russe a de son côté diffusé des images montrant la descente d'avion des pirates, escortés menottes aux poignets par des hommes en tenue de camouflage, et tête baissée.
En revanche, les membres de l'équipage sont descendus tranquillement d'un autre avion sur le tarmac où les attendaient des cars. Certains portaient des shorts et avaient dans leurs mains des bouteilles d'eau minérale.
Les membres de l'équipage de l'Arctic Sea et les pirates étaient partis du Cap-Vert, où ils avaient été transférés après la libération par les forces russes du navire localisé au large de cet archipel, dans l'océan l'Atlantique.
Les anciens otages ont immédiatement rencontré les enquêteurs russes pour un debriefing au cours duquel ils ont donné les premiers détails du piratage.
Après avoir quitté la Finlande le 23 juillet, l'Arctic Sea a été approché le lendemain par un hors-bord dans les eaux territoriales suédoises, a déclaré le porte-parole du comité d'enquête du parquet fédéral russe, Vladimir Markine.
Sur ce hors-bord, il y avait "huit hommes portant des vêtements noirs avec l'inscription 'POLICIA' dans leur dos. Ils sont montés à bord du bateau et, sous la menace d'armes, ont demandé que l'équipage obéisse à tous leurs ordres", a-t-il poursuivi.
Selon des images diffusées par la télévision russe, un ex-otage a raconté que le commandant de l'Arctic Sea avait été menacé à l'aide d'une arme à feu par les pirates après que l'un des membres de l'équipage eut envoyé un SMS pour prévenir que le cargo avait été capturé.
Une fois ce message envoyé, "on nous a rappelés pour nous demander 'c'est vrai ?'. Mais le commandant - menacé à l'aide d'un pistolet - a répondu 'non, ce n'était qu'une plaisanterie'. Qu'aurait-il pu dire d'autre ?", a expliqué ce membre de l'équipage non identifié.
Après une traque internationale de plusieurs semaines entre la Baltique et l'Atlantique, qui a mobilisé une vingtaine de pays et donné lieu à une coopération entre la Russie et l'Otan, l'épopée de l'Arctic Sea s'est terminée, apparemment sans violences.
L'ambassadeur russe auprès de l'Otan Dmitri Rogozine a souligné jeudi sur la radio Echo de Moscou que les informations fournies par l'Otan avaient "permis de réaliser avec succès l'opération de libération des otages".
Le vraquier battant pavillon maltais, qui se trouvait mercredi encore en plein océan Atlantique, à 260 milles marins (416 kilomètres) du Cap-Vert, se dirige actuellement vers le port russe de Novorossiïsk pour les besoins de l'enquête, a indiqué une porte-parole du Kremlin.
Des experts maritimes ont soulevé de nombreuses questions concernant la disparition et l'aventure de l'Arctic Sea battant pavillon maltais, notamment sur son chargement - une cargaison en bois valant un peu plus d'un million d'euros - et sur la lenteur des autorités russes à confirmer qu'il avait été retrouvé au large du Cap-Vert.
En clair, la cargaison pue le souffre !
Armement non autorisé ou autre, mais pas que du bois, c'est certain !
Faudrait connaître la nationalité des pirates !
A suivre ! gare à l'intox !