Mais qui veut la peau du Nutella ?

Selon la rumeur, le Nutella serait dans le collimateur de l’Europe. En fait, celle-ci veut une meilleure information sur la composition des produits.
C’est une affaire un peu grand-guignolesque, une sorte de tempête dans un pot de Nutella. Mais elle révèle avec force une vraie exaspération des consommateurs lorsque l’Europe vient se pencher d’un peu trop près sur leurs assiettes. Tout commence le 16 juin dernier au Parlement de Bruxelles, où un projet de loi obligeant les industriels à mieux étiqueter leurs produits est voté en première lecture.

Très vite, un curieux buzz enfle sur le Net et dans la presse italienne. La pâte à tartiner délicieusement addictive de Ferrero serait dans le collimateur de l’Europe, qui oserait chercher des noises aux noisettes du Nutella! Les eurodéputés ont même été accusés de vouloir contraindre le groupe italien à afficher sur ses pots le message : « Attention danger, favorise l’obésité. » Un peu comme les messages « Fumer tue » sur les paquets de cigarettes… Un député de la Ligue du Nord transalpine (où se situe le berceau de Ferrero) a même fondé un comité Touche pas à mon Nutella. Et le ministre italien des Affaires européennes est monté au créneau pour dénoncer un risque de « fondamentalisme nutritionnel »…
Mais veut-on réellement la peau du pot de Nutella? Visiblement non, à en croire les parlementaires européens, qui nient chercher à « interdire la commercialisation des produits Nutella » ou des « produits alimentaires malsains », c’est-à-dire pouvant favoriser le surpoids. « Un processus est effectivement en marche au niveau de l’Union européenne pour donner davantage d’informations aux consommateurs », explique Frédéric Vincent, porte-parole santé et consommation à la Commission européenne. « Lors du vote il y a quinze jours, certains en ont profité pour sortir les vuvuzelas en nous accusant de vouloir les tuer… Notre but n’est pas d’interdire tel ou tel produit, juste de dire ce qu’il y a dedans. En somme, nous ne cherchons pas à dire aux Européens ce qu’ils doivent manger, mais ce qu’ils mangent. Après, chacun fait ce qu’il veut. »
11 millions de foyers en achètent régulièrement.

Avec la nouvelle réglementation européenne, le Nutella — tout comme tous les autres aliments industriels — devra sans doute détailler davantage sa composition, notamment sa teneur en gras et en sucre. « A terme, le but est d’établir une véritable carte de visite de chaque produit, avec son profil nutritionnel », analyse Frédéric Vincent.
Ferrero a-t-il lancé cette polémique pour se faire un coup du pub? La marque dément, bien sûr, mais avoue une certaine jubilation devant « l’attachement impressionnant des consommateurs à notre Nutella », glisse Christophe Bordin, de Ferrero France. « On souhaite attirer l’attention sur la stigmatisation par l’Europe de certaines catégories de produits ou traditions alimentaires. En Italie, toucher au Nutella, c’est toucher au patrimoine. »
En France aussi visiblement, où 11 millions de foyers achètent régulièrement cette pâte au cacao. En témoigne la mobilisation des internautes qui en écrivent des tartines sur les forums pour défendre le bout de gras des noisettes italiennes… Preuve s’il en est que le Nutella est devenu un produit culte, comme le Chanel No 5, la Rolex Seamaster ou la poupée Barbie.

Source - Le Parisien

Alimentation : Attaque américaine contre le Nutella !
La plainte d'une mère de famille américaine contre le fabricant du Nutella pourrait entraîner une action de masse. En cause : les allégations « Equilibré » et « Bon pour la santé ».

Les Français consomment 105 millions de pots de Nutella par an SIPA (Fabio tu es dans la moyenne )
Le lait et les noisettes sont loin d'être les principaux ingrédients du Nutella. La pâte à tartiner contient surtout des graisses saturées et du sucre. Tout le monde le sait ? Une Américaine, choquée de découvrir que la pâte à tartiner de chez Ferrero est une véritable bombe calorique, vient de déposer plainte devant la justice fédérale californienne contre le chocolatier italien. Cette mère de famille demande d'interdire sur les étiquettes les mentions « Bon pour la santé », « Equilibré », « Aidant les mamans à nourrir leurs enfants de céréales complètes » ou encore « Un exemple de petit-déjeuner équilibré et savoureux ».

Action de masse

« La plaignante n'attaque pas Nutella pour sa composition mais pour ce que laisse entendre la publicité », décrypte l'avocat Stéphane Drai, du cabinet d'avocats international Drai. Pour rectifier le tir, elle réclame que Ferrero informe le public de la présence d'« une quantité dangereuse de graisse saturée » en lançant une nouvelle campagne de pub plus transparente.
La mère de famille, qui réclame des dommages et intérêts, a sollicité une « class action ». Cette procédure – impossible en France – invite les autres consommateurs à se joindre à sa plainte. D'où la prudence quasi mutique du géant italien, qui ne réagit guère. « Ferrero a tout intérêt à négocier plutôt que de risquer de faire un cas de jurisprudence et donc de risquer d'être attaqué dans tous les autres états des Etats-Unis et en Europe », indique le juriste.

Une rumeur d'interdection dans l'UE (SUITE)

En France – terre d'élection puisque l'Hexagone est le plus gros consommateur mondial de Nutella – Ferrero a ficelé une communication maligne mais, a priori, inattaquable : l'étiquette indique que l'on peut retrouver « tout le plaisir d'un goûter équilibré avec une tartine de pain et de Nutella, un yaourt nature et un verre de jus d'orange ! » Une action en justice semble d'autant plus inimaginable qu'« en France, contrairement aux Etats-Unis, le préjudice doit être certain et prouvé pour être recevable. Ici, on considère que le consommateur doit être un bon père de famille et doit savoir lire l'étiquette », précise l'avocat.
La société Ferrero France contactée par nos soins n'a pas souhaité s'exprimer. La firme soulignait cependant hier dans un communiqué « que Nutella est un produit gourmand, composé majoritairement de sucre et de matière grasses. Il peut néanmoins s'inscrire parfaitement dans un petit-déjeuner ou un goûter équilibré. »
Cet été, une rumeur a laissé entendre que l'Union européenne voulait interdire le Nutella afin de lutter contre l'obésité. En réalité, les députés européens ont seulement adopté une proposition de texte pour durcir les règles d'étiquetage nutritionnel.